Ce texte figure dans la série L'été sous la loupe.
Pour impressionner sa dernière conquête, Alex invite sa partenaire à passer la soirée près d’un feu de camp au chalet de ses parents. Selon lui, c’est l’arme fatale pour tomber amoureux. Il lui jouera Wonderwall à la guitare, et le tour sera joué. Malheureusement, sa flamme, Marianne, a décidé de passer son tour. Étudiante en troisième année de médecine, elle lui a répondu qu’elle préférait rester chez elle plutôt que d’attraper le cancer. Marianne est-elle réaliste, ou fataliste?
Réponse : À vrai dire, elle semble plutôt réaliste. Car certains polluants dégagés par la fumée de bois peuvent effectivement favoriser le développement du cancer, spécialement pulmonaire.
Explication : Joint par courriel, Santé Canada reconnaît que l’exposition à la fumée des feux extérieurs est susceptible d’occasionner divers problèmes de santé, tels que des nausées, des maux de tête, des irritations nasales ainsi que différentes obstructions respiratoires. Selon plusieurs facteurs, dont la composition du bois brûlé, des substances toxiques exhalées par les flammes pourraient même causer la mort.
D’après le ministère canadien, le monoxyde de carbone se révèle comme l’un des polluants les plus traîtres dont il faut se méfier autour du feu. « Inodore et incolore, ce gaz est toxique à forte concentration. Il peut vous rendre malade et même vous tuer », précise Santé Canada. Les hydrocarbures aromatiques polycycliques, qui proviennent notamment de la combustion incomplète du bois, sont aussi qualifiés de substances cancérigènes.
Pour réduire les risques de cancer, Santé Canada recommande de ne jamais brûler de la matière teinte ou traitée chimiquement, du bois mouillé, pourri ou infecté, ainsi que des déchets domestiques tels que du carton, du plastique ou tout autre matériau empreint d’encre de couleur. Ainsi, bien qu’il soit un excellent combustible, le papier journal ne devrait pas être carbonisé.
Aussi dangereux que la fumée secondaire?
Le 6 juillet 2010, le réseau de télévision américain CBS News affirmait sur le web que, « d’après le site Internet Clean Air Revival, l’Agence américaine de la protection de l’environnement (EPA) estimait que la fumée émanant du bois était 12 fois plus cancérigène qu’une quantité égale de fumée provenant du tabac ». Le service d’information ajoutait de surcroît que la fumée du bois restait active dans le corps humain 40 fois plus longtemps que celle de la cigarette.
Si ces données ont également été publiées par l’État du Michigan et la Société médicale de la marine de San Francisco, le principal intéressé, l’EPA, n’a pas souhaité les confirmer. Contactée par courriel, l’Agence a mentionné qu'elle ne définissait pas, à ce jour, la fumée du bois comme cancérigène et qu’elle ne pouvait pas, en ce sens, la comparer avec la fumée secondaire. « C'est une recherche limitée, qui a été réalisée dans cinq maisons pendant cinq jours et conduite par une équipe de chercheurs indépendants au cours des années 1980. Les résultats de cette étude ne représentent pas une position officielle de notre organisation. »
Néanmoins, l’EPA a corroboré les informations relayées précédemment par Santé Canada.
Personnes à risque
Les autorités canadiennes et américaines rencontrées conseillent aux enfants ainsi qu’aux personnes âgées, diabétiques et asthmatiques d’éviter les activités à proximité des feux de camp. De l’avis de l’EPA, les individus obèses et les femmes enceintes devraient aussi porter une attention particulière à l’exposition devant la fumée. Néanmoins, tout être humain se doit de demeurer vigilant.
Tous les vendredis de l'été, ICI Explora déboulonne des mythes liés à la saison estivale dans le cadre de la série L'été sous la loupe.
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