Bien que cela fasse aujourd’hui 75 ans que le régime nazi d’Adolf Hitler a été éradiqué à la suite de la victoire des Alliés, ce qui a mis fin à la Seconde Guerre mondiale, il continue de susciter l’intérêt. Les nombreuses technologies mises au point au cours de cette période sombre ont marqué l’histoire à jamais. La série documentaire Mégastructures nazies propose d’ailleurs une incursion unique dans ce monde en visitant certaines des imposantes innovations d’ingénierie réalisées par les concepteurs allemands à l’époque.
Le contenu mis de l’avant dans cette série d’émissions nous a aussi inspirés à fouiller le web à la recherche d’histoires pas très glorieuses impliquant des entreprises qui subsistent toujours en 2020 et qui étaient associées de près ou de loin au nazisme.
Voici ce que nous avons trouvé.
Coca-Cola
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En 1940, en pleine guerre, Max Keith, le dirigeant de la branche allemande de Coca-Cola, a compris qu’il serait de plus en plus compliqué de produire la boisson gazeuse brunâtre en sol allemand en vertu des restrictions d’importation sur les ingrédients utilisés dans sa fabrication.
Il a donc eu l’idée de créer une toute nouvelle boisson, le Fanta, ce qui a permis à l’entreprise de subsister à partir de 1941, lorsque les États-Unis ont officiellement pris part au conflit. Sauf que les problèmes ne se sont pas arrêtés là : le gouvernement dirigé par Hitler interdisait la vente de produits sucrés. Or, Keith a usé de ses contacts au sein du régime nazi afin de maintenir la production et la vente de sa nouvelle boisson en Allemagne. Grâce à cette ruse, trois millions de caisses de Fanta ont été vendues en 1943.
Encore aujourd’hui, la boisson gazeuse orange se retrouve sur les tablettes des supermarchés de partout dans le monde, mais l’histoire de sa création reste plutôt méconnue. Parions que Coca-Cola souhaite qu’elle le demeure.
BMW
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Durant les années 30 et 40, le manufacturier BMW fournissait des pièces utilisées dans la production et la réparation d’avions et de motocyclettes à l’armée dirigée par Adolf Hitler. Durant la guerre, l’entreprise a collaboré étroitement avec le régime nazi.
En effet, les dirigeants et propriétaires de BMW, Günther Quandt et son fils Herbert, entretenaient des liens d’amitié avec le Führer, ce qui a grandement profité à leur entreprise. Il a notamment été démontré que des esclaves de confession juive venant de camps de concentration faisaient partie de la main-d’œuvre du manufacturier. Aussi, il arrivait que des entreprises détenues par des propriétaires de confession juive soient saisies par les nazis, puis remises à BMW.
Depuis le début des années 1980, l’entreprise allemande a entrepris des démarches afin de se réconcilier avec ce sombre pan de son histoire. En 2016, à l’occasion de son 100e anniversaire, BMW a réitéré son profond regret pour les agissements de ses dirigeants lors de la Seconde Guerre mondiale.
Hugo Boss
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Le fabricant de vêtements allemand Hugo Boss était aussi acoquiné au régime nazi alors qu’il fournissait notamment certains uniformes pour ses officiers et soldats.
L’entreprise, fondée en 1924 par Hugo Ferdinand Boss, a décroché un de ses premiers contrats d’importance lorsque le parti nazi l’a choisi pour produire des chandails. Tout comme c’était le cas pour BMW, des esclaves venant de camps de concentration, surtout des femmes, travaillent dans les manufactures du fabricant de vêtements. Les conditions de travail et de vie de ces gens étaient horribles.
Entre la fin de la guerre, en 1945, et sa mort, en 1948, Hugo Boss a tenté de justifier sa décision de collaborer aussi étroitement avec Hitler en mentionnant qu’il souhaitait sauver son entreprise, mais cette explication a été rejetée. Selon l’auteur et historien économique Roman Koester, « il était clair que Hugo Ferdinand Boss n’a pas seulement joint le parti parce que cela lui permettait de décrocher des contrats dans la production d’uniformes, mais aussi parce qu’il était un sympathisant du social-nationalisme. »
En 2011, à la suite de la publication d’un livre relatant de nouveaux détails sur la collaboration entre Hugo Boss et le régime nazi, l’entreprise a une fois de plus présenté ses excuses pour la façon dont ses dirigeants ont agi à cette époque.
Volkswagen
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Le manufacturier de voitures allemandes Volkswagen, dont le nom signifie « la voiture du peuple », a aussi reçu l’aide d’Adolf Hitler et de ses subordonnés.
Tout juste avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, le dictateur avait exprimé son souhait qu’une voiture produite en sol allemand puisse répondre aux besoins de la population. C’est ainsi qu’est née la Beetle en 1938, une voiture devenue emblématique quelques années plus tard. Tout comme BMW et Hugo Boss, Volkswagen a aussi aidé le régime nazi en allouant ses ressources à l’effort de guerre à partir de 1939. L’entreprise a également employé des esclaves originaires de Hongrie que capturait l’armée allemande afin de parvenir à ses fins.
Cette collaboration aura permis à l’entreprise dirigée par Ferdinand Porsche, un membre du parti nazi, de croître de façon importante durant la guerre et, subséquemment, de devenir un fer de lance de l’économie allemande pour des décennies.
IBM
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Aujourd’hui reconnue comme un grand manufacturier d’équipements informatiques, IBM est une autre entreprise qui souhaiterait effacer une partie de son passé trouble.
En 1933, alors que le régime dirigé par Adolf Hitler en était à ses balbutiements, ses dirigeants ont fait appel aux services d’IBM afin de les aider à réaliser leurs plans machiavéliques. C’est ainsi que cette collaboration de 12 ans – jusqu’à la toute fin du régime nazi – est née. L’apport des systèmes de logistique de l’entreprise américaine est indéniable dans l’exécution de millions de personnes de confession juive; il aura notamment permis de faciliter leur déportation de la Pologne vers les camps de concentration.
Tout ça avec l’approbation du président de l’entreprise, Thomas Watson, qui s’était vu remettre une médaille des mains d’Hitler pour sa contribution exceptionnelle au IIIe Reich en 1937.
Ne manquez pas Mégastructures nazies : guerre en Russie, lundi à 21 h, et en rediffusion samedi à 17 h.
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