Depuis le début du 20e siècle, l’espérance de vie des hommes et des femmes a augmenté de plus de 20 ans au Canada. Plusieurs facteurs ont contribué à ce bond historique, ici et ailleurs.
Bien sûr, l’évolution des initiatives de santé publique est l’un des points cruciaux de la longévité accrue de la vie humaine; les pays où les soins de santé sont efficaces et accessibles ont généralement un avantage non négligeable en ce qui concerne l’espérance de vie de leur population.
L’espérance de vie au Japon, un pays qui possède un excellent système de santé accessible et gratuit, est de 84,3 ans. En comparaison, la République centrafricaine est au bas du palmarès de l’espérance de vie, avec une moyenne d’environ 53 ans.
Ce chiffre incroyablement bas est directement lié à un système de santé défaillant et à un manque de ressources qui provoquent un très haut niveau de mortalité infantile (près de 16 % pour les enfants de moins de 5 ans, selon un rapport de l’OMS).
Le Canada est en bonne position, avec une espérance de vie moyenne d’environ 82 ans, selon les données de Statistique Canada. En 1920, la longévité moyenne des Canadiens et des Canadiennes était pourtant estimée seulement à 60 ans. Plusieurs choses expliquent ce bond fulgurant.
Le lavage des mains
L’hygiène fait partie de nos rituels quotidiens. En plus d’offrir le confort de la propreté corporelle, elle permet de tenir certaines maladies à distance. Il s’agit d’une arme redoutable pour éliminer les microbes en tout genre et éviter les infections.
Le lavage des mains est normalisé aujourd’hui comme un geste de base de notre hygiène, mais cela n’a pas toujours été le cas. Le médecin hongrois Ignaz Semmelweis est l’un des premiers scientifiques à avoir, en 1847, identifié le lavage des mains comme un geste crucial pour réduire les infections en étudiant les malades dans l’hôpital où il travaillait.
À son époque, les chirurgiens se lavaient rarement les mains entre les malades ou même après avoir mené des autopsies. Semmelweis a été ridiculisé par ses pairs lorsqu’il a déterminé avec justesse que ce mode de fonctionnement pouvait causer des infections et qu’il était possible de les éviter par un simple lavage des mains.
Quelques années plus tard, après des recherches plus approfondies effectuées par la communauté scientifique, cette pratique a été peu à peu adoptée par le domaine médical, et même conseillée à la population.
Aujourd’hui encore, le lavage des mains sauve certainement de nombreuses vies, simplement parce qu’il prévient la prolifération des maladies et le développement des infections.
C’est bien pour cette raison que ce geste a été encouragé par les agences de santé du monde entier comme une mesure à prendre pour lutter contre la COVID-19.
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La vaccination
Plusieurs initiatives de santé publique ont contribué à l’augmentation de l’espérance de vie chez l’être humain, et la vaccination fait partie de celles qui ont eu le plus grand effet à long terme.
Son appellation provient de la vaccine, une maladie infectieuse qui a été utilisée en 1796 dans le processus de développement de l’un des premiers vaccins rudimentaires par le Dr Edward Jenner, considéré comme le père de l’immunologie.
Le Dr Edward Jenner lors de la vaccination d'un enfant en 1796. Photo : Hulton Archive / Getty Images
Les recherches de Jenner sur la vaccine lui ont permis de développer le premier vaccin contre la variole, une maladie réputée pour avoir tué plus de 300 millions de personnes sur la planète.
Grâce aux recherches de Jenner, à l’évolution de la médecine et à une campagne de vaccination massive menée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de 1958 à 1977, le virus a été éradiqué.
Les maladies infectieuses peuvent faire diminuer l’espérance de vie, surtout lors d'une pandémie, comme les statistiques l’ont démontré dans la dernière année. La COVID-19 a fait baisser l’espérance de vie dans au moins 27 pays en 2020, notamment au Canada (-0,41 an), et aux États-Unis (-2,2 ans chez les hommes).
La vaccination est encore aujourd’hui l’un des moyens les plus efficaces pour lutter contre ce type de maladies.
Les technologies et la recherche médicale
Que ce soit l’imagerie par résonance magnétique (IRM) ou les radiographies, les technologies médicales permettent plus que jamais d’identifier les maux qui peuvent affecter le corps humain. C’est une étape essentielle pour déterminer des traitements efficaces et mieux comprendre l’origine de certaines maladies ou de certaines blessures.
Ces technologies et la recherche médicale ont permis de s’attaquer à des maladies qui n’avaient pas de remède et de mener des opérations qui auraient été autrefois trop risquées. Ces avancées permettent de prolonger la vie des êtres humains en réduisant, parfois même en éliminant, la létalité de nombreuses maladies.
Les recherches et les avancées récentes dans la lutte contre le VIH en sont un bon exemple : le virus est beaucoup moins létal qu’autrefois grâce à l’évolution des traitements, et certaines pistes scientifiques prometteuses n’écartent pas la possibilité d’une guérison complète grâce à la thérapie antirétrovirale. Depuis 2006, le taux de mortalité lié au VIH diminue d’année en année.
Dans un avenir rapproché, ce genre d'avancées dans le domaine médical permettrait peut-être même de vaincre le cancer, l’un des plus grands obstacles à la longévité humaine...
Les facteurs non médicaux
L’espérance de vie d’une population peut aussi être affectée par bien d’autres facteurs, comme la sécurité au travail, l’alimentation, les réalités socioéconomiques, les désastres environnementaux ou des conflits violents.
Avant la pandémie, le plus grand recul historique de l’espérance de vie remontait à la Deuxième Guerre mondiale. Plus de 75 millions de personnes y ont perdu la vie, soit environ 3 % de la population mondiale de 1940.
L’espérance de vie devrait continuer de s’accroître avec l’évolution des technologies et de la science médicale, mais les impacts de la crise climatique ou d’autres événements imprévisibles pourraient freiner cette croissance.