5 statistiques pour mieux comprendre la crise des déchets

Une jeune femme récolte des objets dans une décharge.
Photo : Ulet Ifansasti / Getty Images

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La Semaine québécoise de réduction des déchets vise à sensibiliser le public à cet enjeu planétaire, dans un contexte où le Canada et le Québec pourraient faire mieux. Certaines statistiques parlent d’elles-mêmes, illustrant ce problème de taille qui sera aussi un fardeau pour les prochaines générations.


Chaque année, plus de 2 milliards de tonnes de déchets municipaux sont produits par l’ensemble des pays. 

Pour mettre ce chiffre gigantesque en perspective, il  équivaut au poids d’environ 13 millions de baleines bleues ou de 200 000 tours Eiffel.

En moyenne, le Canada produit à lui seul 31 millions de tonnes de déchets municipaux par année (le poids d’environ 3000 tours Eiffel). Selon plusieurs études, il se trouve ainsi au sommet des pires pays en matière de production de déchets par habitant

Malgré les alertes des scientifiques et une anxiété climatique grandissante au sein de la population, la production de déchets ne semble pas ralentir. D’ici 2050, les déchets annuels mondiaux pourraient atteindre 3,4 milliards de tonnes, selon une analyse menée par la Banque mondiale.

Un homme parcourt une montagne de déchets.

Une partie des déchets occidentaux est souvent envoyée loin des regards, vers des pays qui font face à de graves défis économiques. Photo : Bay Ismoyo / AFP via Getty Images

Lorsqu’ils ne se retrouvent pas dans les océans, dans la nature ou sous la forme de fumée nocive pour l’environnement, ces déchets s’entassent dans de gigantesques décharges où ils peuvent contaminer les sols et nuire aux animaux.

 

Les Canadiens et Canadiennes produisent en moyenne un peu plus de 2 kg de déchets par jour.

C’est donc l’équivalent du poids d’une brique ou de deux litres d’eau qui se trouve quotidiennement dans les décharges pour chaque personne au pays. En 2016, 36 % des matières jetées par les Canadiens et les Canadiennes n’étaient pas biodégradables.

Le plastique est la matière jetée la plus répandue après les restes de nourriture, représentant à lui seul 13 % des déchets.

 

Pas moins de 91 % du plastique produit sur la planète n’est pas recyclé.

C’est du moins ce que rapporte une vaste étude statistique réalisée en 2018 par la Royal Statistical Society, un organisme à but non lucratif britannique qui regroupe les recherches de la communauté scientifique. Cette statistique révèle son ampleur lorsque l’on sait que depuis 1950, plus de 8 milliards de tonnes de plastique ont été produites.

Cette matière, qui n’est pas biodégradable, se retrouve dans les océans et finit par se désagréger en microparticules qui sont mauvaises pour les animaux marins et pour la vie à plus grande échelle. Ces microparticules de plastique ne sont toutefois pas seulement dans l’eau : elles peuvent être dans l’air et même dans nos assiettes

Une plage de Pana recouverte de plastique.

Une plage de Panama recouverte de déchets de plastique. Photo : Luis Acosta / AFP via Getty Images

 

Environ 17 % de la nourriture produite sur terre est gaspillée.

C’est une étude menée par le Programme des Nations unies pour l'environnement qui a permis de mettre en lumière l’ampleur de ce problème. En matière de poids, le rapport indique que ce gaspillage alimentaire représente 931 millions de tonnes, soit l’équivalent de « 23 millions de camions de 40 tonnes transportant une cargaison maximale. »

C’est à la maison qu’on gaspille le plus, puisqu’on y compte 61 % de la nourriture jetée. L’industrie de la restauration et les commerces représentent quant à eux 26 % et 13 % du gaspillage.

Bien que les déchets de nature alimentaire soient biodégradables, ils ont aussi un impact sur l’environnement lorsque l’on considère l’énergie consommée et la pollution produite en vain lors de la création et du transport des aliments.

 

Jusqu’à 40 % des déchets dans le monde sont brûlés dans des décharges à ciel ouvert.

Les données exactes sur ce type d’opération sont difficiles à établir, mais c’est ce qui a été estimé par la scientifique Christine Wiedinmyer lors d’une entrevue accordée à la revue Scientific American

Une montagne de déchets en feu dans une décharge.

Une montagne de déchets en feu dans une décharge des Maldives. Photo : Carl Court / Getty Images

Il s’agit d’une statistique importante, puisque certaines études indiquent que les déchets représentent à eux seuls environ 11 % des émissions mondiales de méthane et c’est l’incinération dans des décharges à ciel ouvert qui produit ce gaz à effet de serre très nocif pour l’environnement.


Pour en savoir plus sur les solutions novatrices qui permettent de lutter contre la crise des déchets, nous vous invitons à découvrir notre programmation spéciale tout au long de la Semaine québécoise de réduction des déchets.