Des rites culturels uniques

Les barils enflammés d’Ottery St Mary
Les barils enflammés d’Ottery St Mary Photo : Matt Cardy / Getty Images

Chaque culture possède ses propres rites pour marquer des événements importants de la vie humaine : le passage à l’âge adulte, une naissance ou une mort, ou encore des fêtes importantes. D’une communauté à l’autre, ces pratiques semblent très étranges, mais elles sont présentes dans la vie de tous et toutes sous différentes formes. Certains de ces rites se démarquent toutefois du reste par leur caractère entièrement original. Les voici!

 


Les lundis à 20 h, la série Des rites et des hommes se lance à la découverte des traditions et des rituels les plus inusités des différentes communautés qui habitent notre planète.
 

Les gants douloureux des Sateré-Mawé

Chez les Sateré-Mawé, un peuple autochtone du Brésil, le passage à l’âge adulte des hommes est souligné par une tradition ancestrale marquante. À partir de 12 ans, les jeunes garçons de la communauté peuvent accéder à un rite initiatique au cours duquel ils doivent insérer leurs mains dans des gants tressés remplis de fourmis Paraponera.


Souvent appelée « fourmi balle de fusil » – en référence aux effets de sa piqûre –, la Paraponera figure au sommet de l’index de la douleur de Schmidt en raison de son puissant venin. Les Satéré-Mawé qui passent par ce rite se font piquer à des dizaines de reprises, et ils doivent refaire la cérémonie une vingtaine de fois au cours des mois suivants.

Il est difficile de savoir si les Sateré-Mawé ont développé une résistance génétique au venin des fourmis Paraponera, mais ils tolèrent certainement mieux cette douleur que les quelques personnes d’origine étrangère qui viennent essayer leur tradition.
 

Le saut du Gol

Sur l'île de Pentecôte, située dans l'archipel du Vanuatu, les Saa s’adonnent à un rite unique pour célébrer, une fois par année, le passage à l’âge adulte des jeunes hommes de la communauté : le saut du Gol.

Le saut de Gol
Crédit photo : McCabe / Express via Getty Images
La cérémonie consiste à se percher sur l’un des tremplins d’une tour de bois intimidante, à s’attacher les pieds avec une liane, puis à sauter vers le sol. L’attache n’empêche pas la personne d'atteindre le sol, mais la zone d'atterrissage inclinée lui permet normalement d’éviter un impact direct en causant un rebond si elle arrive à sauter assez loin de la tour. Lorsque la liane se rompt ou que le saut n’est pas maîtrisé, l’individu peut frapper le sol de plein fouet, et ces accidents sont parfois mortels.

Les jeunes hommes les plus courageux qui testent ce rite iront vers les tremplins les plus élevés de la tour. Le saut du Gol est souvent vu comme le précurseur du saut à l’élastique moderne.
 


Voici d’autres contenus qui pourraient vous intéresser : 


 

El Colacho

L’Espagne est bien connue pour ses célébrations atypiques, que ce soit la corrida, la Tomatina ou les fêtes de San Fermín. Un rite unique qui a lieu au village Castrillo de Murcia est toutefois moins connu : El Colacho, ou le saut de bébés.

El colacho

Crédit photo : Cesar Manso / AFP via Getty Images
Chaque année, la communauté de ce petit village du nord de l'Espagne se rassemble lors d’une fête d’origine païenne qui est, selon le National Geographic, censée célébrer « la victoire du bien contre le mal ». Durant ces célébrations, des « diables » sont lâchés dans les rues de la ville, et ils courent avec des fouets en criant des injures aux autres membres de la communauté.

Vers la fin de ce rite, les bébés du village qui sont nés l’année d’avant sont déposés sur un matelas, et les « diables » sont invités à sauter par-dessus eux. Selon le folklore derrière cette tradition qui remonte au début du 17e siècle, le rite est censé protéger les bébés et les absoudre de tous leurs péchés.
 

Les barils enflammés d’Ottery St Mary

Personne ne connaît avec exactitude les origines d’une étrange tradition de la petite ville d’Ottery St Mary, en Angleterre, mais chaque année, le 5 novembre, la population se rassemble pour souligner à sa manière la célèbre nuit de Guy Fawkes.

Ottery St Mary

Crédit photo : Matt Cardy / Getty Images
Contrairement aux autres villes anglaises qui participent aussi à cette fête, Ottery St Mary ne se limite pas à quelques bûchers et à des feux d’artifice. Depuis plusieurs centaines d’années, des âmes téméraires décident de courir dans les rues de la ville avec des barils de goudron enflammés sur le dos.

C’est un rite hasardeux et les brûlures sont relativement fréquentes, mais la tradition est aujourd’hui bien ancrée dans la culture populaire, et elle n’est pas près de disparaître.
 

Des grenouilles unies par les liens du mariage

Dans certaines régions de l’Inde, des mariages entre animaux sont fréquemment organisés pour des raisons religieuses. Plutôt que d’offrir un animal en sacrifice (comme cela se fait dans certaines cultures), les animaux choisis sont unis lors d’une cérémonie solennelle.

Rite des grenouilles
Crédit photo : AFP via Getty Images

Selon la tradition, un mariage entre deux grenouilles permet par exemple de combattre les périodes de sécheresse et d’attirer la pluie. Comme dans le cas de mariages ordinaires, les gens se déplacent en grand nombre pour assister à ces unions, et un repas est servi. Les animaux ont ensuite droit à une « lune de miel » avant d’être relâchés dans la nature.

Il est difficile de savoir comment ces douces moitiés vivent leur expérience, mais c’est une tradition qui est somme toute assez charmante si on la compare à la corrida ou aux autres rituels controversés employant des animaux.