Alors qu’on commence à dresser des cartes géographiques des populations de microbes qui nous habitent, une nouvelle étude suggère qu’on pourra un jour déterminer l’état de santé d’une personne... rien qu’en analysant ses microbes.
Première pièce à conviction : la femme enceinte. Alors qu’elle entre dans son troisième trimestre, ses microbes vivent une transformation radicale. La « biodiversité » diminue, et certains groupes prennent les devants de la scène.
Étrangement, écrit le microbiologiste Omry Koren, de l’Université Cornell, ça ressemble au syndrome métabolique, une série de symptômes qui sont généralement des signes annonciateurs du diabète et des maladies cardiaques. Ce constat, souligne-t-il, rappelle combien l’étude du microbiome — littéralement, le décodage du génome de nos microbes — n’en est encore qu’au tout début.
Car si nos microbes ont un impact négatif dans un cas — diabète et maladies cardiaques — on peut déduire que leur transformation, dans le contexte de la femme enceinte, a un impact positif — peut-être même cette transformation joue-t-elle un rôle indispensable au bon succès du dernier trimestre.
Chose certaine, les milliers de milliards de microbes qui cohabitent avec nous suscitent un vif intérêt des chercheurs. En plus de cette femme enceinte, d’autres groupes ont étudié les microbiomes d’enfants et de personnes âgées, d’urbains, de ruraux et de cancéreux. Plus largement, depuis 2007, le Projet Microbiome humain des National Institutes of Health américains suit son cours, tandis que les Européens se sont attelés depuis quatre ans au décodage des microbes de l’intestin (Metagenomics of the Human Intestinal Tract Project). Les passionnés y voient le plus important champ de recherche des sciences biomédicales à l’heure actuelle, plus important encore que le décodage du génome humain.
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