Après l’électrification des véhicules, la conduite autonome se dessine comme la prochaine grande étape pour l’industrie automobile. Si les innovations technologiques sont à la hauteur de ce nouveau défi, nos habitudes de transport pourraient être complètement transformées dans un avenir relativement proche. À l’occasion des 10 ans d’ICI Explora, nous avons abordé la question avec Jean-Michel Vanasse, animateur de Planète techno.
Dans la foulée des 10 ans d’ICI Explora, la chaîne vous propose une programmation spéciale sur l’innovation des modes de transport toute la journée du 10 juin!
La popularité des voitures électriques monte en flèche depuis quelques années. Un sondage réalisé à la mi-février par KPMG révélait même que jusqu’à 71 % des Canadiens et des Canadiennes envisagent de se procurer un véhicule de ce type lors de leur prochain achat.
Aussi, de nombreux pays ont adopté des lois pour s’assurer que la vente de voitures à essence neuves soit interdite d’ici quelques années. Le Canada et la France se sont notamment donnés jusqu’à 2035 pour mettre une telle loi en application.
La voiture de demain sera donc très certainement électrique, mais la nature de son alimentation ne sera pas son seul trait descriptif.
Accompagnant cette petite révolution de l’industrie automobile, la conduite autonome prend aussi rapidement du terrain, malgré quelques défis de taille qui empêchent encore l’adoption à grande échelle de cette technologie.
L’avènement de la conduite autonome
Pour Jean-Michel Vanasse, animateur de Planète techno, la conduite autonome est le sujet technologique de l’heure en ce qui concerne les transports.
« Est-ce que mes enfants vont un jour devoir apprendre à conduire? Il va y avoir de plus en plus de voitures autonomes. C’est donc un peu la question qu’on se pose. L’autonomie des voitures augmente à chaque nouvelle génération de véhicules », explique-t-il.
En effet, la conduite autonome existe déjà, en pratique. Cette technologie dépend toutefois pour l’instant d’une signalisation adaptée et de conditions routières parfaites pour être fonctionnelle, ce qui empêche son déploiement à grande échelle.
L’animateur de Planète techno ne se fait pas d'illusions; il se doute bien que ses enfants, qui ont aujourd’hui 9 et 5 ans, n’auront pas nécessairement déjà accès à des voitures complètement autonomes lorsqu’ils auront l’âge de passer leur permis.
Je pense que dans bien des cas, les voitures autonomes pourraient fonctionner aujourd’hui si l’on oublie la réglementation. Avant qu’on ait ça au Québec par contre, c’est sûr que ça va être plus long. Il y a de la neige, de la slush, du verglas, des choses qu’il n’y a pas par exemple sur les pistes d’essais en Californie.
Pour bien fonctionner sur nos routes, les voitures du futur dépendront donc d’un système qui permettra d’analyser les conditions routières en tout temps.
La conduite autonome s’appuiera aussi certainement sur la communication entre les véhicules intelligents pour déterminer le positionnement des autres voitures, gérer la distance de freinage ainsi que la vitesse et même éviter de causer des embouteillages. L’implémentation de ces fonctions dépendra des progrès en intelligence artificielle.
Des déplacements en toute quiétude
La conduite autonome pourrait aussi totalement changer notre relation aux déplacements.
Certains concepts futuristes, comme la série de véhicules Cadillac Halo de General Motors, la navette électrique de Bosch, ou le Vision Omnipod de LG, permettent d’imaginer des véhicules complètement autonomes, dont l’intérieur ressemble plus à un salon qu’à une voiture classique.
Ces véhicules permettraient éventuellement d’utiliser le temps sur la route pour se divertir, travailler ou même dormir.
La navette Vision Omnipod de LG, un concept présenté au CES 2022. Photo : LG
« On parle de grands salons sur roues. Les fabricants commencent à mettre l’accent sur de gros écrans, des systèmes pour travailler dans la voiture ou pour se divertir en famille. L'avenir, ce sera peut-être de faire le trajet Montréal-Québec dans une capsule roulante, en jouant pendant ce temps à des jeux de société avec les enfants, parce que la voiture se conduit toute seule », illustre Jean-Michel Vanasse.
Les concepts de Cadillac vont même plus loin. L’entreprise ramène le rêve de la voiture volante avec son idée de créer des drones autonomes qui permettraient des déplacements simples et rapides par voies aériennes.
Est-ce de la poudre aux yeux ou de premiers aperçus du transport de demain? L’avenir le dira, mais Jean-Michel Vanasse est convaincu que la conduite autonome est bien en voie de prendre de l’expansion.
« C’est encore un futur qu’on entrevoit, et contrairement [en ce qui a trait] aux voitures volantes qui étaient imaginées à une autre époque, je suis d’avis que la technologie d'aujourd'hui est pas mal plus prête que l’on pense », conclut l’animateur de Planète techno.
