Qu’advient-il des différents projets d’Elon Musk?

L'entrepreneur milliardaire Elon Musk.
Photo : Win McNamee / Getty Images

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Elon Musk présentait la semaine dernière un prototype d’Optimus, un robot développé par Tesla. Plutôt rudimentaire, l’androïde fait partie des projets d’envergure qui semblent difficilement se concrétiser dernièrement pour l’entrepreneur milliardaire. S’agit-il d’une simple offensive promotionnelle ou d’une invention qui permettra de faire progresser la robotique? Il faut s’intéresser à la feuille de route du directeur de Tesla pour mieux comprendre cette question.

En plus de ses éclats sur Twitter, Elon Musk est bien connu pour ses promesses colorées –  et rarement respectées –  en matière d’avancées technologiques. Il possède des intérêts financiers dans plusieurs entreprises : certaines ont un succès indéniable alors que d’autres ne sont, pour l’instant, que de curieuses expériences.

 

Les tunnels de la Boring Company

Avec la Boring Company, l’homme d'affaires veut développer un système de transit souterrain qui permettra aux voitures électriques de communiquer entre elles et de se déplacer rapidement dans les grandes villes en évitant la congestion. 

Un tunnel de test au CES de Las Vegas en 2022.

Un tunnel de test au CES de Las Vegas en 2022. Photo : Ethan Miller / Getty Images

Pour l’instant, trois tunnels tests ont été creusés par l’entreprise et les premiers résultats ne sont pas très concluants. Lors du CES 2022 à Las Vegas, par exemple, une boucle de près de trois kilomètres s’est trouvée complètement congestionnée par les automobilistes.

Les détracteurs du projet se sont empressés de pointer les failles d’une telle voie de transport, notamment en ce qui concerne la sécurité en cas d’incendie et les coûts excessifs (50 millions de dollars américains pour le tunnel de Las Vegas) de ces structures souterraines. 

Il y a sans doute un avenir pour un système de gestion de la circulation urbaine qui se base sur la communication numérique entre les véhicules, mais pour l’instant, la Boring Company tarde à faire ses preuves. 

En matière de transit urbain, rappelons qu'Elon Musk s’intéresse aussi à l’Hyperloop, une technologie de transport rapide par capsule qui pourrait théoriquement permettre au public de se déplacer à une vitesse supérieure à 1000 km/h. C’est aussi la Boring Company qui gère ce projet.

 

Le Cybertruck

Le Cybertruck a bien beau avoir une allure polarisante, il s’agit de l’un des véhicules électriques les plus attendus; environ 1,5 million de réservations ont été faites pour l’obtenir, selon Tesla. 

Elon Musk devant le Cybertruck.

Le Cybertruck d'Elon Musk lors d'une conférence en novembre 2019. Photo : Frederic J. Brown / AFP via Getty Images

Son développement ne s’est toutefois pas fait sans écueils, comme beaucoup l’ont constaté lors d’une conférence devenue virale après qu’Elon Musk eût facilement brisé les fenêtres du véhicule qui devaient normalement résister aux impacts.

Depuis, Tesla accuse des retards dans la livraison du Cybertruck, mais l’entreprise promet que la production et la vente de celui-ci débuteront en 2023. À l’origine, le véhicule devait être mis sur le marché vers la fin de 2021.

 

La conduite autonome

Qu’il s’agisse de voitures qui percutent des mannequins lors de tests routiers ou de freinages impromptus, la conduite autonome des véhicules de Tesla n'est pas non plus encore au point. 

Test de conduite autonome au CES de Las Vegas.

Une Tesla modèle Y percute un mannequin au CES de Las Vegas en janvier dernier. Photo : Patrick T. Fallon / AFP via Getty Images

Pourtant, Elon Musk vante les mérites de l’autopilote de son entreprise depuis au moins quatre ans, en ayant entre autres assuré le public à de nombreuses reprises que le système serait entièrement fonctionnel « d'ici la fin de l’année.»

Il faut aussi souligner que Tesla a récemment été accusée par les autorités californiennes de mentir sur les capacités de conduite autonome de ses véhicules.

À ce stade, il semble encore bien difficile d’imaginer que des véhicules autonomes puissent bientôt circuler sur nos routes, d’autant plus que les conditions hivernales du Québec et l’état de la chaussée peuvent représenter un défi supplémentaire pour le système d’autopilote de Tesla.

 

Starlink

Selon les dernières données disponibles, il n’y aurait actuellement pas moins de 2300 satellites de Starlink en orbite autour de la Terre. Ceux-ci permettent de fournir un accès Internet dans des régions éloignées qui ne disposent pas nécessairement des infrastructures classiques pour que la population puisse se connecter.

Des satellites de Starlink traversent le ciel.

Des satellites de Starlink qui traversent le ciel étoilé. Photo : Mads Claus Rasmussen / Ritzau Scanpix / AFP via Getty Images

La technologie a notamment été très utile durant les premières semaines du conflit en Ukraine, comme Musk se plaît à le rappeler sur Twitter ces derniers jours, et Internet devient progressivement accessible dans différentes régions de la planète à mesure que de nouveaux satellites de Starlink sont mis en orbite.

Le déploiement massif de cette technologie dans l’espace a toutefois été contesté par des scientifiques qui s’inquiètent d’une telle pollution visuelle dans le ciel étoilé et des risques que peuvent représenter un trop grand nombre de satellites en orbite.

 

SpaceX et l’objectif Mars

Avec Tesla, SpaceX fait certainement partie des plus grandes réussites d’Elon Musk. L’entreprise a fait de la fiction une réalité avec ses immenses fusées qui parviennent à retourner sur Terre et à atterrir doucement à la verticale après un périple dans l’espace.

Une fusée Falcon 9 lors de son décollage.

Le décollage d'une fusée Falcon 9 de SpaceX en avril dernier. Photo : Red Huber / Getty Images

Que ce soit les capsules Dragons ou l’énorme fusée Falcon Heavy, les engins spatiaux développés par SpaceX servent aujourd’hui les grandes agences spatiales dans leurs missions.

Elles permettent aussi d’alimenter le rêve d’Elon Musk de coloniser Mars. Le milliardaire promettait d’ailleurs déjà en 2011 d’amener des êtres humains sur la planète rouge d’ici 2021.

Il a ensuite repoussé cet objectif à 2026, puis, plus récemment, à 2029.

 

Neuralink

Contrôler un ordinateur à l’aide de son cerveau, c’est un peu ce que promet Neuralink. L’entreprise tente de développer un implant cervical qui permettrait de lire et de traduire les impulsions électriques du cerveau et d’ainsi utiliser notre pensée pour interagir avec certaines technologies.

Une représentation artistique d'un implant cervical.

Représentation artistique de ce à quoi pourrait ressembler un implant cervical comme celui de Neuralink. Image : iStock

Bien que le projet évoque sans doute des images dystopiques, il pourrait être très utile pour pallier certains handicaps physiques et transformer notre manière d’interagir avec le monde numérique.

Des journaux ont toutefois révélé en février que des tests effectués par l’entreprise ont mené à la mort d’au moins 16 chimpanzés jusqu’à maintenant, un macabre constat qui a semé la controverse et terni la réputation de l’entreprise fondée par Elon Musk. 

 

Des engagements continus malgré les controverses

Qu’il s’agisse du robot Optimus ou de Neuralink, il semble que les projets des entreprises parrainées par Elon Musk nécessitent du temps pour prendre forme, mais l’entrepreneur américain a tout de même prouvé avec les succès de Tesla et de SpaceX qu’il sait s’investir dans des initiatives technologiques prometteuses. 

Malgré ses promesses rompues en matière de délais, l’homme d’affaires n’a pas baissé les bras devant les inventions qui suscitent son intérêt depuis plusieurs années. 

Les controverses qui entourent Elon Musk jettent toutefois une ombre sur ses objectifs en matière de technologie. En raison notamment des mauvaises conditions de travail qu’il imposerait au personnel de ses entreprises et de ses propos sur Twitter qui font parfois sourciller, la réputation de l’homme d'affaires semble décliner graduellement.

Il vient d’ailleurs de relancer son projet d’achat du réseau social, après être initialement revenu sur l’accord qu’il avait conclu avec l’entreprise.