Pour souligner la deuxième saison de la série documentaire La vie secrète des animaux, la biologiste du Zoo de Granby Julie Hébert s'interroge sur les comportements inusités du règne animal. Cette semaine, elle s'intéresse à des records impressionnants du monde animal!
Pour fonctionner, tout organisme vivant a besoin de se nourrir d’une façon ou d’une autre. Toutefois, dans un univers où règne le principe « manger ou être mangé », certains se distinguent par des attributs bien particuliers.
Qui possède la plus puissante mâchoire?
Bien évidemment, le premier réflexe lorsque cette question est soulevée est de se tourner vers les grands carnivores, qui dépendent de la force de leurs mâchoires pour immobiliser une proie, souvent plus lourde qu’eux. Ce sont les crocodiliens (crocodiles, alligators) qui possèdent la morsure la plus puissante du règne animal, à près de 2 000 kg/cm2.
En comparaison, l’être humain fait piètre figure avec un petit 100 kg/cm2 de pression. Au cœur de l’Afrique, l’hyène ferme ses puissantes mâchoires avec une force impressionnante de 950 kg/cm2. Toutefois, dans le peloton de tête, un herbivore se glisse parmi les prétendants au titre de la mâchoire la plus puissante.
L’hippopotame rivalise avec l’hyène, exerçant également une pression de mâchoire de près de 950 kg/cm2, malgré un régime alimentaire exclusivement à base d’herbe. Ses terribles mâchoires servent non pas à se nourrir, mais à s’imposer et à se défendre.
Qui possède le plus gros appétit?
La baleine bleue ingurgite jusqu’à 4 tonnes de krill chaque jour, une quantité astronomique à l’échelle humaine… mais relativement modeste quand on pèse plus de 200 tonnes!
Proportionnellement à leur poids, les animaux les plus petits sont généralement ceux qui mangent le plus! Par exemple, la chauve-souris brune consomme l’équivalent de la moitié de son poids en insectes chaque nuit!
Les champions toute catégorie du plus gros appétit contrastent par leur délicatesse et leur apparente fragilité : les colibris ingurgitent deux fois leur poids en nectar, et ce, quotidiennement! Ils ont besoin d’énormément d’énergie pour se déplacer comme ils le font, leur cœur battant à 1 200 coups par minute lorsqu’ils sont en vol.
La plus grande surprise sur… les fèces!
Une fois capturée, ingérée et digérée, la nourriture se transforme en déchets organiques qui sont libérés dans la nature. Si l’on résiste à l’envie de lever le nez sur le produit, on peut découvrir des faits aussi cocasses que surprenants.
Par exemple, saviez-vous que le café le plus cher au monde provient de fèves partiellement digérées, recueillies dans les fèces de la civette palmiste, en Asie? Se délectant de la chair enveloppant les précieux grains de café, la civette libère, un peu plus de 24 heures après l’ingestion, une grappe serrée de fèves à peine digérées.
Le kopi luwak, le café produit avec ces fèves, doit son goût unique au travail des enzymes digestives qui fragmentent partiellement les protéines des grains ingérés par l’animal, qui sont ensuite lavées, séchées au soleil avant d’être torréfiées. Santé!