(Photo : Rhododendron groenlandicum, prise par Meggar/Wikimedia Commons)
À l’aube d’une commercialisation accélérée des produits à base de thé du Labrador (Rhododendron groenlandicum) – dont une crème « anti-âge » –, des chercheurs québécois tirent la sonnette d’alarme.
Sans balises, la récolte des feuilles de cet arbuste indigène peut mener à un saccage de la ressource. Dans une étude réalisée à la baie James, Youri Tendland et Alain Cuerrier, de l’Institut de recherche en biologie végétale de l’Université de Montréal, ont évalué trois scénarios : une défoliation complète des plants, la cueillette des feuilles de l’année précédente et la non-intervention.
Résultat : dans le groupe ayant subi une cueillette intensive, sept plants sur dix ont péri; il faudra donc éviter une telle pratique. Et si la récolte des feuilles de l’année précédente n’a présenté aucune conséquence sur la survie à court terme, les chercheurs recommandent tout de même davantage d’études avant de fixer des balises claires.
« La récolte aura-t-elle une influence sur la dynamique de l’espèce dans une région donnée? se questionne Alain Cuerrier. Quel pourcentage de feuilles peut-on récolter sans compromettre la survie du plant? Ces questions restent sans réponse. » Le thé du Labrador, abondant dans certaines régions boréales, pousse dans des milieux fragiles, les tourbières.