La popularité des véhicules électriques ne cesse de croître depuis quelques années, et l'envolée récente des prix de l’essence ne fait que rendre ces voitures plus attirantes pour la population. Alors que le moment semble idéal pour faire le saut vers l’électrique, plusieurs facteurs viennent toutefois compliquer l’accès à ce type d’automobile.
Selon un sondage réalisé à la mi-février par KPMG, jusqu’à 71 % des Canadiens et des Canadiennes envisagent de se procurer un véhicule électrique lors de leur prochain achat.
Que ce soit par considération environnementale ou pour échapper à l’augmentation du prix de l’essence, de nombreuses personnes ont donc entamé le processus d’achat d’une voiture électrique.
Pour le moment, la plupart des fabricants n’arrivent pas à répondre à cette demande accrue, et il peut y avoir plus d’un an d’attente pour les modèles les plus convoités.
Les prix des véhicules d’occasions ont aussi augmenté de manière importante. Afin de réaliser des ventes, certains concessionnaires offrent de racheter ces véhicules tout en les laissant entre les mains des automobilistes jusqu’à ce que leur nouvelle voiture arrive, parfois quelques mois plus tard.
Pandémie, ralentissement de production et pénurie
Depuis deux ans, la pandémie perturbe les chaînes de production d’à peu près toutes les industries, et celle de l’automobile est loin d’avoir été épargnée. Non seulement la production des véhicules en tant que telle a été ralentie, mais elle a aussi été grandement affectée par des pénuries de pièces importantes pour les fabricants.
En ce qui concerne les véhicules électriques, c’est surtout la pénurie de microprocesseurs qui a occasionné de nombreux retards de production.
La rareté de cette pièce essentielle à tout appareil électronique provient elle-même des effets de la pandémie; les restrictions sanitaires et commerciales, les retards de livraison et la demande accrue provenant des différents secteurs technologiques.
Pour faire face à cette situation, des fabricants ont donc dû revoir leur production à la baisse, et d’autres ont augmenté les prix de certains modèles.
Par exemple, Tesla a annoncé jeudi une nouvelle augmentation du prix de ses modèles 3 et Y, d’une somme respective de 1000 $ et 1500 $. Comparativement à janvier 2021, la Tesla modèle 3 coûte maintenant 10 % de plus, et l’augmentation du modèle Y se situe à environ 20 % .
Les effets de la guerre en Ukraine
La guerre en Ukraine et les sanctions économiques qui y sont liées affectent aussi la production de véhicules électriques.
La Russie est le troisième plus grand producteur mondial de nickel. En raison du conflit, le prix de ce métal essentiel à la fabrication des batteries des véhicules électriques a atteint des sommets jamais vus auparavant.
Du même souffle, les prix du lithium, du cobalt et du graphite, trois autres ingrédients clefs, ont aussi augmenté d’une manière importante.
Tant que l’invasion de l’Ukraine par la Russie durera, le prix de l’essence ne risque pas non plus de diminuer, puisque le pétrole produit en Russie est au cœur des sanctions qui fusent de part et d’autre dans le bras de fer qui oppose les pays soutenant l’Ukraine au régime de Vladimir Poutine.
Il est difficile de savoir si le conflit se résorbera au fil des prochains mois, mais son incidence sur les matériaux risque de se ressentir à long terme.
En attendant, les mesures incitatives pour encourager la transition vers les véhicules électriques sont encore disponibles, donc c’est un achat qui peut tout de même valoir la peine d’être considéré malgré la pénurie.
Les personnes qui veulent se procurer un véhicule électrique populaire à bon prix en 2022 devront toutefois s’armer de patience et prendre le temps de bien se renseigner sur les délais de livraison des différents modèles.