Lors de la deuxième émission de Bulletin spatial, Pierre-Yves Lord s’est intéressé au programme spatial Voyager, l’une des initiatives scientifiques les plus fascinantes de l'histoire.
En 1977, la NASA lance deux sondes spatiales pour étudier les planètes éloignées de notre système solaire. La mission est un immense succès; Voyager 1 et Voyager 2 transmettent des informations inestimables sur les astres qui nous entourent. Pas moins de 46 ans plus tard, à des milliards de kilomètres de la Terre, les deux sondes continuent fidèlement de communiquer avec la NASA et de porter un important message destiné à toute autre forme de vie.
On peut s’entendre pour dire que le Golden Record et les sondes Voyager, c’est le plus beau projet spatial jusqu’à maintenant.
- Pierre-Yves Lord, Bulletin spatial
L’animateur de Bulletin spatial est loin d’être le seul à considérer le programme Voyager comme l'un des plus importants de l’histoire spatiale! Encore aujourd’hui, les sondes sont bien utiles, en plus d’être un puissant symbole de la curiosité humaine et de notre désir d’en savoir plus sur les mystères de l’Univers.
Depuis 1977, les appareils ont fait un bon bout de chemin : Voyager 1 est actuellement à près de 24 milliards de kilomètres de la Terre, et Voyager 2 en est à environ 20 milliards de kilomètres, des distances qui ne cessent de grandir.
Actuellement, le temps de transmission d’un signal pour communiquer avec ces deux sondes est respectivement de 22 heures et de 18 heures.
L’exploration des géantes
Les sondes Voyager ont parcouru des milliards de kilomètres pour atteindre les planètes géantes de notre système solaire et ainsi permettre à l’être humain de mieux les étudier. Elles y ont fait de nombreuses découvertes.
Lors de leur passage près de Jupiter, les sondes ont pris plus de 33 000 images et découvert son atmosphère turbulente, la grande intensité de sa magnétosphère, les éruptions volcaniques de Io et une quatorzième lune.
Les sondes Voyager ont également effectué des observations détaillées de Saturne, d’Uranus et de Neptune, révélant de nouveaux détails sur les anneaux de Saturne, la météo complexe d'Uranus et la grande tache sombre de Neptune.
Les anneaux de Saturne photographiés par la sonde Voyager 2.
Les découvertes faites par les sondes Voyager 1 et 2 ont été cruciales pour notre compréhension des planètes géantes de notre système solaire.
Les données collectées par les sondes ont permis aux scientifiques de comprendre la composition et la structure de l’atmosphère de ces planètes. Elles ont également permis de découvrir 16 nouvelles lunes et d'obtenir des images stupéfiantes de certaines d’entre elles.
Ces découvertes ont ouvert de nouvelles voies de recherche en astrophysique et inspiré de nombreuses missions futures pour explorer les mystères de notre système solaire et de l'univers au-delà de celui-ci.
Le disque d'or
À bord des sondes Voyager, on trouve un objet mythique de l’histoire spatiale : le disque d’or (Golden Record), créé par l’astronome Carl Sagan en collaboration avec une équipe de scientifiques.
Ce disque phonographique, en cuivre plaqué d’or, contient un échantillon de sons et d’images de notre monde, un symbole intemporel de la vie et de la culture sur la Terre. Il vise à témoigner de notre existence pour les espèces extraterrestres qui pourraient tomber sur celui-ci dans un avenir lointain.
Quelques-unes des images du disque d'or.
On y trouve notamment un mot de bienvenue en 55 langues, des enregistrements sonores de la nature, comme le bruit des vagues ou le son du vent dans les feuilles d’un arbre, 115 images et 90 minutes de musique de différentes cultures.
Les sondes Voyager ont été conçue avec l’idée qu’elles seraient probablement encore intactes dans le vide interstellaire bien après la disparition de notre propre galaxie, lorsque la Voie lactée entrera en collision avec Andromède.
Les confins de l'espace
D’ici quelques années, les sondes Voyager 1 et 2 perdront leur capacité de communiquer avec la Terre, mais elles continueront tout de même de transporter le disque d’or à travers l’espace et le temps.
Les appareils quittent lentement, mais sûrement, notre petit monde en s’enfonçant inexorablement dans le vide interstellaire, en route vers une autre galaxie. Elles quitteront définitivement notre système solaire dans environ 20 000 ans en passant à travers le nuage de Oort, l'ultime frontière de celui-ci.
Ce n’est que dans 30 000 ans qu’elles passeront proche de la première étoile à l’extérieur de notre système solaire, la naine rouge Ross 248.