Voyager en laissant moins d'empreinte

Voyager en laissant moins d'empreinte

Si vous n’avez pas encore choisi le moyen de transport que vous utiliserez pour vous rendre sur les lieux de vos vacances, mesurez bien votre empreinte carbone. Dans le match auto versus transports collectifs, l’auto n’est pas toujours la pire option. Et même l’avion pourrait vous surprendre.

Tout dépend si on voyage seul, en couple ou en famille. Et la distance. Voyager seul en voiture représente un gaspillage de CO2, en revanche, « voyager à trois dans une petite voiture peut avoir un impact aussi bas qu’un voyage en train ». C’est ce qu'écrivent trois chercheurs de Norvège et d’Autriche, dans une étude de l’impact environnemental de voyages en voiture, en train ou en avion, variant entre 500 et 1000 km. « L’impact climatique pour un voyage de longue distance peut aisément varier par un facteur de 10 par passager, tout dépendant du mode de transport choisi. »

Même l’Union of Concerned Scientists — davantage connue pour ses mises en garde contre la prolifération des armes nucléaires ou l’ingérence politique dans la recherche — s’était livrée à l’exercice en 2008 : dans un Guide pour vos vacances à faible empreinte carbone, l’organisme se concentrait, non pas sur l’écotourisme, mais sur « comment s’y rendre ». Et elle y ajoutait même une option que les trois chercheurs autrichiens et norvégiens, manifestement trop marqués par le contexte européen, n’ont pas considérée : l’autobus.

Car pour le voyageur en solo, l’option nord-américaine gagnante, à tous les coups, c’est l’autobus. La pire pour une courte distance : le vol en première classe et pour une longue distance... même le VUS est pire que l’avion!

Quant au calculateur européen CO2Balance, il trace un portrait similaire, mais pas semblable. Il évalue tout d’abord à 0,24 tonne de CO2 par personne pour un vol Londres-Bordeaux, soit trois fois plus que le train, et une fois et demi plus qu’un forfait « voiture et traversier » — en effet, dans leur modèle, on part de Londres.

  • L’autobus. Selon l’UCS, que l’on voyage seul, en couple ou en famille, c’est le moyen de transport à la plus faible empreinte carbone, et ce, à tous les coups : pour un voyage de moins de 150 km (100 milles) ou de 1500 km et plus. 
  • Le train reste l’option à privilégier en Europe. Même en Amérique, il n’est pas loin derrière l’autobus, quoique pour une famille sur une longue distance (plus de 1500 km), l’UCS calcule que l’auto est plus économique.
  • En fait, même le VUS « typique » détrône le train dans les calculs de l’UCS, pour une famille de quatre personnes, courte ou longue distance. Il n’arrive certes qu’en 3e place, mais ça le classe, de justesse, parmi les options vertes pour la famille.
  • L’auto se classe mieux qu’on l’aurait cru, pourvu qu’on ne soit pas seul dedans.
  • L’avion en classe économique. À considérer en dernier ressort... ou plutôt, en avant-dernier. CO2Balance ne fait pas de distinction suivant le prix des places, mais l’UCS rappelle que pour une personne qui voyage en solitaire, l’empreinte carbone se retrouve divisée par celle de dizaines d’autres voyageurs — ce qui peut, sur certaines distances, s’avérer plus avantageux que l’auto.
  • L’avion en première classe. La pire option, à tous les coups. Pourquoi? Parce qu’un siège en première classe prend deux fois plus d’espace qu’un siège en classe économique...

Pour en savoir plus

Getting There Greener. Guide for Your Lower-Carbon Vacation, UCS, 2008.

Mode, load, and specific climate impact from passenger trips, Environmental Science and Technology, 13 juin 2013.

Notre dossier du mois : Pleins feux sur les voyages!

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