Une nouvelle grenouille découverte à New York

Une nouvelle grenouille découverte à New York

Nature sauvage

(Photo : grenouille léopard)

De nos jours, les découvertes inopinées de nouvelles espèces de vertébrés ont lieu, dans la grande majorité des cas, au sein des écosystèmes tropicaux, là où la biodiversité est la plus élevée. Mais voilà qu’on apprend qu’une nouvelle espèce de grenouille a été trouvée… à New York.

«Il est étonnant qu’une nouvelle espèce ait pu rester inconnue si longtemps dans une telle région», indique le biologiste américain Brad Shaffer, un des auteurs de la recherche publiée dans une revue scientifique spécialisée en évolution et en taxonomie. «Ceci montre que même dans la plus grande ville d’Amérique du Nord, poursuit-il, il y a de nouvelles et importantes espèces qui attendent toujours qu’on les découvre. Les zones urbaines peuvent donc jouer un rôle de premier plan dans la conservation de la biodiversité.»

C’est en étudiant l’ADN de spécimens inusités de grenouilles léopards (Lithobate pipiens) capturés dans les milieux humides du territoire de la ville de New York et dans sa périphérie que l’équipe de recherche a réalisé qu’elle avait affaire à une nouvelle espèce. Proche cousine de la léopard, cette nouvelle grenouille – laquelle n’a pas encore de désignation latine officielle, ni de nom commun d’ailleurs – a été trouvée sur quelques sites seulement.

On n’a dénombré ainsi, pour l’instant, que quelques populations isolées de cette discrète espèce: sur Staten Island (une île formant un arrondissement de New York), dans le Great Swamp National Wildlife Refuge (New Jersey), dans les comtés de Putnam et d’Orange (New York) et dans le Connecticut.

Si la grenouille léopard est commune chez nous – comme ailleurs dans le nord-est et le centre de l’Amérique –, cette nouvelle espèce est donc considérablement plus rare. Il sera ainsi ardu d’évaluer la taille réelle de sa population. L’apparence de la grenouille léopard, plutôt changeante – sa robe varie du vert au brun en passant par une gamme de couleurs intermédiaires –, n’a rien pour faciliter le travail d’identification de cette nouvelle espèce sur le terrain.

Un des membres de l’équipe de recherche a néanmoins affirmé que le chant de cette nouvelle cousine semblait différent – plus bref – de celui de la grenouille léopard. Serait-ce une voie intéressante pour tenter de distinguer l’espèce lors d’inventaires en milieu naturel? C’est à voir.

L’équipe de recherche qui revendique la «paternité» de la découverte recommande de poursuivre les études pour mieux comprendre l’écologie, le comportement et les subtiles différences morphologiques qui distinguent cette nouvelle grenouille.