La Norvège se dote d'un traversier autonome

Le traversier autonome de la NTNU.
Photo : NTNU / Kai T. Dragland

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La ville de Trondheim, en Norvège, met à l’essai un traversier autonome, le milliAmpere 2, développé par l’entreprise Zeabuz en partenariat avec l’Université norvégienne de sciences et de technologie (NTNU). Jusqu’à la mi-octobre, le navire assurera le transport de passagers et de passagères sur la Nidelva, le fleuve qui traverse la commune.

Décrit par la NTNU comme étant le « premier traversier autonome pour le public en milieu urbain », le milliAmpere 2 dessert la ville norvégienne depuis quelques jours.

Ce navire électrique est d’une taille relativement modeste pour son rôle, avec un espace de 8,5 sur 3,5 mètres qui permet d’accueillir une douzaine de personnes à son bord.

Pour s’orienter, l’embarcation utilise une panoplie de systèmes technologiques qui ont déjà fait leurs preuves, notamment un GPS, des caméras, des capteurs à ultrasons et un radar. 

Les caméras sur le milliAmpere 2 couvrent un champ de vision de 360 degrés, elles sont également reliées à un ordinateur interne qui utilise l’intelligence artificielle afin de reconnaître différents types d’obstacles et de les éviter.

Le navire se sert aussi de la technologie de télédétection par laser (Lidar), un appareil de télémétrie qui utilise des rayons infrarouges pour détecter l’environnement, les objets et les autres embarcations qui pourraient être autour du traversier. Cette technologie est aussi utilisée par de nombreux fabricants automobiles qui cherchent à développer des systèmes de conduite autonome.

 

Un nouveau rôle pour les capitaines?

C’est tout de même sous la supervision d’un ou d’une capitaine que se déroulent les voyages du petit navire. Cette personne peut notamment prendre le contrôle de l’embarcation en cas de problème.

Une publication de la NTNU explique aussi que le rôle de capitaine est voué à se transformer sur ce type d’embarcation : ce travail pourrait se faire à distance, à partir d’un poste de contrôle, et les tâches consisteraient principalement à assurer le bon déroulement des opérations et à interagir avec les passagers et les passagères au besoin.

Le milliAmpere 2 sur la Nivelda.

Le milliAmpere 2 lors de son premier voyage ouvert au public sur la Nivelda. Photo : NTNU / Kai T. Dragland

Si les résultats obtenus par l’essai du milliAmpere 2 à Trondheim s’avèrent concluants, Zeabuz a l’intention de produire une version plus étoffée de son traversier autonome pour 2023. Celui-ci pourrait être plus imposant, pour permettre le transport d’une plus grande foule, et plus sophistiqué.

La France a aussi fait part de son intérêt pour un tel traversier afin d’offrir une voie de transport sur la Seine durant les Jeux olympiques de 2024.

Les grands navires sont aussi ciblés par les progrès en matière d’automatisation. Le Japon effectue d’ailleurs déjà des tests avec certains prototypes, avec, entre autres, un traversier transporteur de véhicules qui a effectué un premier voyage de 240 kilomètres en janvier dernier.