Les technologies propres à surveiller en 2022

Une famille penchée devant un bassin de phytotechnologie
Photo : Espace pour la vie / Mathieu Rivard

Le Québec regorge d’idées pour lutter contre la crise climatique. Voici quelques exemples d’innovations prometteuses pour demain.

 

Écoactivités, éco-innovations, écotechnologies, mais encore?

Née dans les années 2000, l’appellation « technologies propres » recouvre toutes les innovations permettant d’avoir un effet positif sur l’environnement, la société et l’économie. Ces solutions durables recoupent plusieurs réalités, qu’il s’agisse de produits, d’équipements ou de façons de faire pour minimiser la production de gaz carbonique ainsi que les conséquences sur l’environnement et la santé humaine. Cependant, cette appellation peut parfois être galvaudée. 

« On inclut souvent l’hydroélectricité dans les technologies propres. Or, si c’est vrai que produire de l’électricité avec les barrages hydroélectriques est moins dommageable que les centrales nucléaires ou le charbon, de là à dire que l’hydroélectricité se fait sans impact, c’est ignorer les risques d’inondation de certains domaines. » Michel Labrecque, conservateur et chef de division, recherche et développement scientifique du jardin botanique de Montréal.

Pourtant, Hydro-Québec soutient également la production de serres à un tarif préférentiel pour les serriculteurs et serricultrices et l'innovation dans ce domaine. Est-ce une volonté de réduire leurs méfaits ou d’investir dans l’avenir? Pour démêler le vrai du faux, observons les technologies propres de plus près. 

 

Une technologie verte : les phytotechnologies

Jardin de pluie, marais filtrant, décontamination des sols… Les phytotechnologies sont en vogue au Québec et prennent des formes très variées. Elles consistent à utiliser les végétaux pour régler des problèmes environnementaux ou atténuer les effets de certaines pratiques en milieu urbain

De nombreux bénéfices découlent de ces pratiques. Par exemple, en limitant le ruissellement et en évitant le traitement coûteux de l’eau, un jardin de pluie aide aussi à lutter contre les îlots de chaleur, à améliorer la pollinisation et à développer la biodiversité. 

Michel Labrecque, conservateur et chef de division, recherche et développement scientifique au Jardin botanique

Mur végétal antibruit le long des autoroutes, captation de gaz à effet de serre (GES), etc. Les applications des phytotechnologies sont nombreuses, tel que le montre l’entreprise Ramo phytotechnologie, lancée en 2015 et qui s’intéresse à la production de saules. Néanmoins, les difficultés ne manquent pas dans ce secteur assez jeune. 

« Quand on travaille avec du vivant, c’est plus difficile de donner des garanties absolues. Par exemple, on ne peut pas prédire combien de temps prendra la décontamination des sols. Cela va dépendre de la mortalité des plantes, des insectes, de l’ensoleillement, etc. De ce fait, les entreprises hésitent à se lancer. » Michel Labrecque, conservateur et chef de division, recherche et développement scientifique au Jardin botanique

Bassins de phytotechnologies

Espace pour la vie / Claude Lafond

 

Bâtir des infrastructures pour demain

D’autres exemples de technologies propres fleurissent dans de nombreux domaines, comme l’assainissement de l’eau, le recyclage, les énergies renouvelables ou encore l’agriculture. Ce secteur à forte croissance, en quête de compétences variées, se révèle très attrayant pour les futurs travailleurs et travailleuses de ce monde qui souhaitent changer la donne. 

Parmi les projets pour 2022, sept miniforêts verront le jour à Montréal dans des parcs locaux ou des espaces sous-utilisés. Elles représentent sept occasions de s’émerveiller en levant les yeux vers la canopée, d’améliorer la qualité de l’air, ainsi que de favoriser le rafraîchissement et la biodiversité dans un espace donné.

Que ce soit pour s’adapter aux pluies abondantes ou aux chaleurs extrêmes, la Ville de Montréal créera également des saillies drainantes en verdissant le bout des trottoirs afin de favoriser le ruissellement naturel de l’eau. Ainsi, 34 saillies sont prévues en 2022 dans l’arrondissement ​de Mercier Hochelaga-Maisonneuve.

 

Déconstruire un mythe : la voiture électrique 

En réduisant nos GES, la voiture électrique s’avère très prometteuse pour l’avenir. À ce titre, l’entreprise AddÉnergie, issue de l'Université Laval, se positionne comme un chef de file national des bornes de recharge tout usage. Cependant, la production de batteries pour ces voitures est très polluante, sans parler des conséquences de l’extraction du lithium nécessaire à sa fabrication. 

Si tu utilises ta voiture électrique longtemps, c’est avantageux, mais si c’est juste pour deux ans, ça ne suffit pas. De l’extraction à l’enfouissement des déchets, il faut regarder tout le cycle de vie des produits pour savoir s’il s’agit de solution propre. 

Félissa Lareau, conseillère en planification au Bureau de la transition écologique et de la résilience.

Une voiture électrique à la recharge.

Ce concept de cycle de vie pourrait s’appliquer à tout ce que l’on consomme : du mobilier, à l’appareil ménager ou encore aux vêtements. Alors, comment s’assurer que ce que l’on consomme est durable, que ce soit dans les phases de fabrication, de distribution, d’utilisation ou d’entretien?

« Une technologie propre, tu ne l’achètes pas à Rona. C’est un travail de recherche au long cours. Il n’existe pas de recette parfaite au premier coup. Il faut constamment l’améliorer. Le perfectionnement, c’est l’ADN des technos propres! » Denis Leclerc, président et chef de la direction d’Ecotech Québec