Le 1er février dernier, l’artiste allemand Simon Weckert a partagé une expérience fascinante sur son compte YouTube dont le but était de montrer les répercussions que peut avoir la technologie dans le monde réel.
Dans la vidéo, qui a été vue plus de 3 millions de fois au moment d’écrire ces lignes, on peut observer l’homme tirant un chariot dans les rues de Berlin, complètement vides. Pourquoi donc est-ce qu’on n’y voit aucune voiture? Parce que dans son chariot, Weckert avait placé 99 téléphones intelligents, qui utilisaient tous Google Maps. Ainsi, il a réussi à créer du trafic virtuel sur l’application, ce qui a amené son algorithme à encourager les automobilistes à emprunter d’autres routes pour éviter ce bouchon, qui n’en était pas un.
Voici la fameuse vidéo :
Ce stratagème nous a donné l’idée de faire une compilation de quelques occasions où la populaire application de navigation, qui, l'a-t-on appris jeudi matin, sera d'ailleurs revampée prochainement, a failli à sa tâche.
Trouvez-vous un chariot, remplissez-le de téléphones intelligents et suivez-nous!
Une maison démolie à cause d’une mauvaise localisation
Crédits photo : Capture d'écran YouTube/ABC News
Oui, ça peut être très frustrant de ne pas aboutir là où on le souhaite en suivant les indications de Google, mais c’est vraiment un moindre mal si on compare cette situation à celle de Lindsay Diaz, une femme du Texas.
En 2016, la dame en question a été frappée par la malchance alors qu’une tornade a partiellement détruit sa demeure, au mois de février. Un mois plus tard, alors que sa maison n’avait toujours pas été reconstruite, une compagnie de démolition l’a complètement rasée par erreur.
C’est que l’entreprise s’était fiée à Google Maps pour localiser l’endroit, qui, vous l’aurez deviné, n’était pas le bon. En effet, la maison qui devait être démolie était située au 7601, Cousteau Drive, mais cette adresse, une fois entrée dans le moteur de recherche, menait au 7601, Calypso Drive, là où madame Diaz résidait.
À la suite de cet imbroglio digne d’un mauvais sitcom américain, une personne des relations publiques de Google a reconnu qu’une erreur faisait en sorte que l’outil pointait les deux adresses au même endroit, mais que le problème avait été réglé après avoir été signalé (après la démolition).
Bravo, Google, mais on ne croit pas que cette réponse ait réconforté madame Diaz pour autant.
Un cadavre découvert plusieurs mois plus tard
Se fier à Google Maps pour délimiter un terrain – ou même des frontières – n’est pas toujours la meilleure des idées. Vous en voulez un exemple concret? En voici un plutôt troublant.
En novembre 2014, un Australien du nom de Darrell Simon, alors âgé de 46 ans, a été porté disparu. Des fouilles ont été menées à sa résidence et sur son terrain, mais elles n’ont pas porté fruit, menant à des spéculations sur ce qui lui était vraiment arrivé.
Un an et demi plus tard, en mai 2016, sa dépouille a finalement été retrouvée par les nouveaux propriétaires de sa demeure dans une partie boisée du terrain qui avait été défrichée après une sécheresse.
Or, les gens participant à la fouille de 2014 n’avaient pas couvert cette section de la propriété, car ils s’étaient fiés aux délimitations fournies par Google Maps, qui étaient erronées. La cause de la mort de l’homme a été déterminée comme étant un suicide.
Une défaillance vestimentaire au mauvais moment
Crédits photo : Capture d'écran Google Street View/CBC News
En 2011, une Montréalaise regardait paisiblement son téléphone sur son balcon quand elle a remarqué que la fameuse voiture Google Street View passait devant chez elle. Curieuse, elle s’est rendue sur la plateforme quelque temps plus tard pour voir le résultat de cette séance photo et disons que la surprise ne lui a pas été particulièrement plaisante.
Crédits photo : iStock/BanksPhotos
C’est que la femme en question avait subi une défaillance vestimentaire au même moment où les photos étaient prises par les multiples caméras juchées sur le toit de la voiture. En effet, sa camisole était malencontreusement abaissée, laissant entrevoir une partie de sa poitrine. Pour ajouter l’insulte à l’injure, la plaque d’immatriculation de son véhicule ainsi que son adresse étaient bien visibles par les internautes; son identité était donc plutôt facile à déterminer bien que son visage ait été brouillé.
Après qu’elle ait porté plainte pour atteinte à la vie privée à la Cour des petites créances du Québec, la dame malchanceuse a reçu un dédommagement de 2250 $ (plus intérêts et 159 $ en frais de cour) de la part de Google.
Tout droit vers une route impraticable
En juin dernier, plusieurs dizaines d’automobilistes ont voulu éviter le trafic causé par un accident en se rendant vers l’aéroport de Denver, au Colorado. Ils ont donc utilisé Google Maps afin de trouver une autre route qui leur permettrait d’arriver à temps à destination. Or, le chemin recommandé par l’outil de navigation était en fait une petite route traversant un champ et, comble de malheur, d’importantes intempéries l’avaient transformée en piège à voitures.
Dozens of drivers were directed down a muddy dirt road in Colorado this weekend, resulting in a backup nearly 100 cars deep. So why did Google Maps point them there in the first place? https://t.co/It5qvwA6NQpic.twitter.com/BP7Q1Cugfo
— Start Here - The Daily Podcast from ABC News (@StartHereABC) June 26, 2019
En réponse à cet incident causé par son application, Google a mentionné que certains facteurs d’exception, tels que la météo, pouvaient fausser les données et induire en erreur les personnes s’y fiant.
Comme quoi il ne faut pas uniquement se fier à un logiciel, à une application ou à un algorithme pour prendre une décision.
Tenez-vous-le pour dit : la bonne vieille jugeote a toujours sa place!
Si vous vous intéressez au monde de la technologie, on vous invite à regarder Planète techno, les vendredis à 19 h, sur ICI Explora.