Percer les mystères de Stonehenge, une découverte à la fois

Stonehenge
Photo : Matt Cardy / Getty Images

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Aucun cercle de pierre n’a mené à autant de questions et de spéculations que Stonehenge. Au fil des siècles, des scientifiques aux théories variées – et parfois loufoques – ont tenté de lever le voile sur les mystères qui entourent ce monument d’un autre millénaire. Encore aujourd’hui, bien des questions restent sans réponse.

Dans la légende arthurienne, Merlin utilise ses pouvoirs magiques pour convaincre un géant de déplacer les pierres de Stonehenge – alors établies en cercle sur le mont Killaraus, en Irlande – jusqu’en Angleterre. L’endroit devait servir comme lieu de sépulture pour la royauté.

Bien qu’il s’agisse d’une œuvre de fiction, le récit mythologique semble avoir vu juste concernant certains aspects de l’histoire du monument.

On sait aujourd’hui que les pierres qui composent Stonehenge viennent effectivement d’un autre cercle relativement lointain, même s’il ne s’agit pas de l’Irlande. Elles auraient parcouru plus de 250 km à partir d’un cercle de pierre autrefois situé sur les collines de Preseli, dans le pays de Galles, jusqu’à leur emplacement actuel, au nord de Salisbury.

Des restes humains datant d’il y a près de trois millénaires avant notre ère ont aussi été retrouvés par les archéologues pendant des recherches effectuées à Stonehenge, ce qui correspond aux légendes qui décrivent l’endroit comme un lieu de sépulture.

 

Une origine mystérieuse

Au-delà du folklore britannique, Stonehenge a également été associé à plusieurs cultures différentes au fil du temps.

Par exemple, au 17e siècle, le célèbre architecte britannique Inigo Jones était persuadé que le cercle de pierre était en fait un vestige d’un ancien temple romain. Ce personnage historique basait sa théorie controversée sur ses connaissances de l’architecture et son interprétation de vieux écrits plutôt que sur des recherches archéologiques.

À l’époque, d’autres membres de la communauté scientifique étaient d’avis que le cercle de pierre était sans doute un monument viking. Selon ces personnes, l’endroit avait été utilisé pour couronner les rois de ces peuples d’origine scandinave depuis leurs premiers raids sur le territoire, survenus vers la fin du 8e siècle.

Des travaux de restauration de Stonehenge.Des travaux de restauration de la structure de pierre en 1958. Photo : John Franks / Keystone / Getty Images

Ces théories sont totalement écartées aujourd’hui, puisqu’au moins une partie de la structure aurait été érigée il y a près de 5000 ans, selon les estimations des archéologues, soit bien avant l’ère viking ou la Rome antique.

Druides celtiques, peuples de l’Écosse néolithique… encore aujourd’hui, personne ne sait avec exactitude qui est à l’origine de la construction du cercle de pierre, même si certaines théories sont plus populaires que d’autres.

 

Stonehenge : plus qu’un symbole?

L’origine de Stonehenge n’est pas la seule chose qui soit nimbée de mystère. La fonction de la structure soulève toujours des débats au sein de la communauté scientifique.

Si l’endroit a bel et bien été utilisé en tant que lieu de sépulture, comme en témoignent les restes humains trouvés sur place, bon nombre d’archéologues pensent que le cercle de pierre avait une fonction au-delà de son rôle symbolique.

Un ordinateur rudimentaire pour prédire les éclipses; un calendrier d’astronomie; un endroit pour célébrer la mort et le solstice d’hiver; un lieu de rituels et de sacrifices… les spéculations sont nombreuses, et certaines théories sont particulièrement intéressantes.

Stonehenge lors d'un coucher de soleil.Chaque année, des centaines de milliers de touristes visitent Stonehenge. Photo : Peter Macdiarmid / Getty Images

En 2012, le scientifique américain Steven Waller a dévoilé le résultat de ses recherches qui laissent croire que l’endroit était potentiellement utilisé pour représenter l’effet d’une illusion acoustique. Les pierres de différentes tailles pouvaient moduler un son émis à partir du centre du cercle, comme le feraient des personnes dansant autour d’un musicien.

La structure pourrait donc être, selon le chercheur, une représentation de ce phénomène qui devait être bien curieux, voire mystique pour les peuples du néolithique.

Dans un tout autre esprit, une équipe de scientifiques de l’University College de Londres a émis la théorie, au même moment, que les pierres avaient en fait potentiellement été érigées par des membres de différents peuples de ce qui forme aujourd’hui la Grande-Bretagne, dans un symbole d’unité.

Malgré des siècles de spéculations, la véritable nature de Stonehenge échappe donc encore aux archéologues.

Grâce à de nouveaux outils et à des techniques de recherche moderne, des scientifiques continuent toutefois leur quête de vérité en étudiant avec soin tous les détails de ce monument fascinant.