Série insolite – Des parasites inusités

Le Cymothoa exigua remplace la langue de certaines espèces de poissons.
Marco Vinci/Domaine public

Les parasites sont des organismes vivants très communs dans le monde animal et végétal. Sans scrupules, ils s’attachent à un hôte d’une espèce différente pour se nourrir à ses dépens, usant de mécanismes et stratégies parfois très complexes.

Si tout le monde connaît le ver solitaire, d’autres parasites beaucoup moins communs ont de quoi étonner par leurs capacités à envahir leur victime afin d’en profiter comme bon leur semble. 

Nous avons donc préparé un petit palmarès de certains des parasites les plus ingénieux et inusités. Vous constaterez ainsi, comme nous, que certains d’entre eux ont des pouvoirs qui rendraient Messmer jaloux.

C’est un départ.

Un crustacé mangeur de langue
 

Le Cymothoa exigua est un crustacé parasite qui remplace la langue de certaines espèces de poissons.
Crédits photo : Marco Vinci/Domaine public


Le Cymothoa exigua est un crustacé très vorace qui a un appétit pour un organe en particulier : la langue de poisson.

En effet, ce parasite a une stratégie bien claire pour se nourrir : remplacer la langue d’un poisson, principalement le vivaneau rose, petit à petit. D’abord, il s’attache à l’organe en entrant par les branchies du poisson. Puis, il suce le sang de son hôte à l’aide de ses pattes antérieures. Le Cymothoa exigua boit de plus en plus de sang au fur et à mesure qu’il croît, ce qui amène graduellement la langue de sa pauvre victime à s’atrophier puis à tomber. Le parasite s’attache alors au moignon restant et y reste pour de bon.

Curieusement, après qu’il ait pris complètement la place de la langue du poisson, le parasite ne se nourrit que de mucus, ce qui ne cause aucun véritable désagrément à son hôte.

Qui voudrait remplacer sa langue par un crustacé? Pas nous!

Un champignon créateur de morts-vivants
 

L'Ophiocordyceps unilateralis est un champignon s'attaquant aux fourmis.
Crédits photo : Sergio Claussen/YouTube

L’Ophiocordyceps unilateralis est un champignon, mais vous découvrirez bien vite qu’il n’a rien à voir avec un portobello.

Plutôt que d’être une excellente garniture de pizza, ce champignon, qui se retrouve dans les forêts tropicales, s’attaque aux fourmis de façon bien insidieuse : il les transforme en insectes morts-vivants. En effet, le parasite infecte sa victime et modifie son comportement en la poussant à quitter son milieu habituel pour se rendre sur le sol forestier, là où les conditions de croissance sont optimales pour le champignon. 

Puis, une fois que ce dernier a crû suffisamment, il dicte à son hôte de remonter dans la végétation et de s’accrocher à une feuille. La fourmi reste dans cette position jusqu’à ce que le champignon la tue en faisant exploser sa tête.

Ça nous semble plutôt désagréable comme expérience, n’est-ce pas?

Une chenille usurpatrice d’identité
 

La chenille du Niphanda fusca usurpe l'identité de fourmis pour se faire nourrir dans le nid de ces dernières.
Crédits photo : Alpsdake/Domaine public

Saviez-vous que les êtres humains n’étaient pas les seuls êtres vivants à pouvoir être victimes d’un vol d’identité? Oh non.

Le papillon japonais Niphanda fusca utilise un stratagème très particulier pour assurer sa survie : celui de pondre ses œufs dans le nid de fourmis charpentières afin que ses chenilles soient nourries par ces dernières. Comment est-ce que le parasite s’y prend pour passer incognito dans le nid? En imitant l’odeur d’une fourmi mâle de caste supérieure, ce qui lui assure d’être adopté par ses hôtes, qui lui fournissent de la nourriture de façon prioritaire, parfois même aux dépens des autres fourmis du nid.

Ça, c’est du vol d’identité de niveau supérieur.

Une guêpe hypnotiseuse

Dans un autre billet de la série insolite, nous vous parlions de la guêpe pepsis, un insecte à la piqûre excessivement douloureuse qui pondait ses œufs dans le corps des tarentules.

Eh bien une autre guêpe, l’Hymenoepimecis argyraphaga, utilise ce même genre de tactique pour fournir un milieu propice à sa progéniture, mais avec une touche supplémentaire aussi horrible que fascinante. 

En effet, les larves de la guêpe qui se développent à l’intérieur de leur hôte, l’araignée Plesiometa argyra, contrôlent cette dernière pour qu’elle tisse des toiles conçues spécifiquement pour soutenir les cocons du parasite. Ah oui, une fois que l’araignée a terminé le boulot, les larves la dévorent de l’intérieur.

Nous avons déjà vu mieux comme remerciement.

Un crustacé très invasif
 

La sacculine s'accroche au crabe pour tirer des nutriments circulant dans son sang.
Crédits photo : Hans Hillewaert/Domaine public

Avez-vous déjà vu un crabe avec une étrange protubérance dans la partie inférieure de son abdomen? Si oui, c’était probablement une sacculine.

Ce crustacé, qui se retrouve surtout dans les eaux européennes, s’attaque à différentes espèces de crabes, dont le crabe vert, en déployant son pédoncule et ses racines profondément dans l’abdomen de son hôte. Cela lui permet ensuite de se nourrir à même les nutriments se trouvant dans le sang du crabe. Le parasite se développe ensuite, autant chez les hôtes femelles que mâles qui l’abritent comme s’il était sa progéniture.

Pas gênée, cette sacculine!


Si notre sujet a piqué votre curiosité, nous vous invitons à regarder la série Zombies de la nature, présentée dès le lundi 25 mai à 8 h, sur ICI Explora.

Sur ce, nous vous donnons rendez-vous la semaine prochaine pour un autre billet de la série Insolite!