Série insolite - Des animaux aux mécanismes de défense impressionnants

Le loris lent est le seul primate venimeux.
iStock/Freder

L’arrivée du frelon meurtrier, qui est originaire de l’Asie, en Amérique du Nord a fait beaucoup de bruit dans l’actualité au cours des dernières semaines. Cet imposant insecte constitue une grande menace pour les populations d’abeilles du continent, qui ne sont pas outillées pour se défendre contre ce nouveau prédateur. Il suffit de quatre frelons meurtriers pour décimer les abeilles d’une colonie entière.

Une espèce d’abeilles à miel asiatiques, qui doit faire face au frelon depuis des millénaires, a cependant développé une technique surprenante pour contrecarrer les attaques de cet ennemi redoutable : elle le chauffe à mort.

C’est ce mécanisme de défense inusité qui a inspiré nos recherches pour vous présenter ce palmarès regroupant des techniques de défense novatrices développées par différentes espèces animales.

Allons-y!

Des abeilles aux vibrations tueuses
 

Le frelon asiatique géant pourrait causer bien des ennuis aux espèces d'abeilles de l'Amérique du Nord.
Un frelon asiatique géant/Crédits photo : iStock/Kagenmi


Comme nous vous le disions en introduction, une espèce d’abeilles d’Asie a développé une façon novatrice d’affronter le frelon meurtrier, un prédateur particulièrement redoutable.

D’abord, lorsque l’Apis cerana détecte la présence d’un frelon à proximité de la ruche, plusieurs membres de la colonie sautent sur ce dernier et le piquent, ce qui ne le tue pas, mais l’affaiblit. Puis, lorsqu’un nombre suffisant d’abeilles le recouvrent (environ une centaine) en formant une sorte de boule, elles se mettent à faire vibrer leurs ailes, ce qui crée de la chaleur. Après quelques instants, ce mouvement incessant augmente la chaleur corporelle du prédateur, qui en meurt finalement par hyperthermie.

Assez incroyable, n’est-ce pas?

L’histoire ne dit cependant pas combien de temps ces abeilles asiatiques doivent vibrer pour faire éclater un sac entier de grains de popcorn. Dommage.

Le concombre de mer aux intestins peu accueillants
 

Certaines espèces de concombres de mer peuvent expulser leurs intestins collants et toxiques pour se défendre.
Un concombre de mer ayant expulsé ses intestins./Crédits photo : iStock/plovets

Il existe plus de 1250 espèces de concombres de mer dans l’océan, et certaines d’entre elles possèdent un mécanisme de défense peu ragoûtant mettant en vedette leurs propres organes internes.

Les individus de ces espèces, lorsqu’ils sont attaqués, expulsent leurs propres intestins à l’extérieur de leur corps par leur anus en contractant leurs muscles avec grande force. Les organes, collants et comportant parfois une toxine, l’holothurine, qui affecte le système nerveux, causent bien des ennuis aux prédateurs du concombre de mer. Ce moyen de défense n’est pas fatal pour l’holothurie (nom scientifique de l’animal marin) qui régénère ses organes internes perdus en six semaines environ.

Dégoûtant et brillant en même temps!

Dans tous les cas, nous ne vous recommandons pas d’essayer cette technique de défense si vous vous faites attaquer.

Un crabe aux gants de boxe uniques
 

Le crabe boxeur a une relation mutualiste avec deux anémones de mer dont les tentacules contiennent des toxines.
Un crabe boxeur/Crédits photo : iStock/Kunhui Chih


La boxe n’a pas été inventée par l’être humain, oh non! Bien avant qu’une personne enfile des gants de boxe et monte dans un ring pour la toute première fois, le crabe boxeur avait déjà beaucoup plus d’expérience en la matière.

Ce crustacé de petite taille a un mécanisme de défense extraordinaire lui permettant de rebuter des prédateurs beaucoup plus gros que lui, dont le poisson-globe : des gants toxiques. En effet, le crabe a une relation mutualiste avec deux anémones de mer, qu’il tient avec ses pinces, dont les petits tentacules sont remplis de toxines. Lorsqu’un prédateur l’attaque, le crabe du genre Lybia lui donne un bon coup sur le museau, ce qui a pour effet de libérer les toxines de ses « gants » et de piquer son assaillant.

Futé, le petit crustacé!

Si vous vous posiez la question, non, la boxe entre crabes n’est pas encore un sport. Ça ne saurait tarder.

Une fourmi kamikaze

Il y a seulement quelques années que l’espèce de fourmis Colobopsis explodens a été étudiée en détail par les scientifiques, qui ont trouvé remarquable sa caractéristique unique.

C’est que la fourmi originaire de l’Asie du Sud-Est peut agir en véritable kamikaze lorsque sa colonie est attaquée. En effet, les travailleuses possèdent des glandes remplies de poison dans leur abdomen et peuvent les faire exploser en contractant les muscles adjacents. Cela a pour effet de libérer une toxine assez puissante pour neutraliser momentanément le prédateur ou même le tuer. La fourmi meurt après avoir libéré le poison, mais son acte aide la colonie à se défendre.

C’est ce qu’on appelle un sacrifice ultime.

Le loris et sa fourrure de poison
 

Le loris lent est le seul primate venimeux.
Un loris lent/Crédits photo : iStock/Freder

Saviez-vous qu’il n’y a qu’une seule espèce de primates venimeuse? Non, ce n’est pas le gorille, mais bien le nycticèbe, aussi connu sous le nom de loris lent.

Cet animal inoffensif en apparence, notamment en raison de ses grands yeux globuleux et de la lenteur à laquelle il se meut, est loin de l’être en raison de sa glande à toxine située sur ses pattes antérieures. Le loris lent réussit à se défendre efficacement contre ses prédateurs en imbibant ses dents et sa fourrure du poison qu’il génère. Celui-ci a le pouvoir de créer un choc anaphylactique chez l’animal qui l’ingère. 

Un autre exemple qui prouve qu’il ne faut jamais se fier aux apparences!

Voilà qui complète notre recension de quelques-uns des animaux ayant des mécanismes de défense étonnants.

À la semaine prochaine pour un autre billet de la série Insolite