Pour les semaines à venir, nous vous proposons une série de billets à caractère insolite portant sur différents sujets liés à la programmation d’ICI Explora qui sauront piquer votre curiosité ou encore répondre à certaines interrogations qui vous ont longtemps trotté dans la tête.
Afin d’amorcer cette série avec panache, nous commençons par un palmarès de certains animaux insoupçonnés – exit les veuves noires, raies et autres scorpions déjà reconnus pour leur dangerosité – qui disposent d’une arme redoutable : du venin causant d’atroces douleurs.
Avertissement : si vous avez peur de la morsure des araignées se trouvant dans votre salon, vous risquez d’avoir quelques surprises.
L’ornithorynque
Ce mammifère d’eau douce qui habite l’est de l’Australie n’a pas fini d’étonner les scientifiques l’ayant étudié. D’abord, son apparence est tellement particulière que les scientifiques de l’Europe qui ont étudié le tout premier spécimen découvert, au 18e siècle, croyaient que c’était un coup monté.
Ensuite, il s’agit de l’un des quelques rares mammifères qui pondent des œufs. Il nourrit sa progéniture de façon peu orthodoxe, avec du lait qui suinte des poils de son ventre. Comme si ce n’était pas assez, il possède cinq paires de chromosomes sexuels, alors que les oiseaux et les autres mammifères n’en ont que deux. D’ailleurs, certains de ces chromosomes indiquent que l’ornithorynque aurait des gènes communs avec les mammifères ainsi que les oiseaux, une découverte étonnante, puisque les scientifiques croyaient que les systèmes de reproduction de ces deux familles d’animaux avaient évolué de façon indépendante.
Maintenant, pour ajouter davantage à l’aura de mystère de cette bête, les ornithorynques mâles possèdent un aiguillon qui, s’il se plante, libère une puissante toxine. Ce venin serait capable de paralyser une jambe humaine ou même de tuer un chien. La douleur provoquée par cette substance est qualifiée de « dévastatrice » et ne pourrait être soulagée par les analgésiques classiques, tels que la morphine.
Ouch!
Le monstre de gila
Ce lézard à l’apparence unique à la taille imposante (il peut mesurer jusqu’à 60 centimètres) habite des régions plutôt arides, comme la Californie, le Nevada et le Nouveau-Mexique. S’il n’est pas reconnu comme étant un animal particulièrement rapide, il dispose cependant d’un venin puissant pour se défendre de ses prédateurs. C’est d’ailleurs un des rares lézards venimeux de l’Amérique du Nord.
Le monstre de gila empoisonne sa victime non pas en lui déchargeant une dose toxique par ses crocs, mais plutôt en infectant la plaie créée par la morsure grâce au venin qui s’écoule de ses glandes salivaires, situées dans sa mâchoire inférieure.
Bien qu’une morsure de ce lézard ne soit pas mortelle pour l’être humain, elle est fort désagréable, notamment parce qu’il ne lâche pas prise facilement en raison de ses dents légèrement recourbées vers l’arrière qui pénètrent la chair.
Le venin a pour effet de gonfler les tissus situés à proximité de la morsure en plus d’entraîner une forte baisse de la pression sanguine chez la victime.
Fait intéressant : un médicament traitant le diabète de type 2 a été développé à partir d’un dérivé de la salive du monstre de gila.
Comme quoi le venin ne cause pas que du tort.
La guêpe pepsis
Tout le monde sait déjà que les piqûres de guêpes ne sont pas particulièrement agréables, mais dans le cas de la guêpe pepsis, c’est à un tout autre niveau.
En effet, la femelle de cet insecte à l’abdomen noir et aux ailes brunâtres possède un dard dont la piqûre cause une douleur extrême chez ses victimes, qui se retrouvent carrément neutralisées par la souffrance qu’elles éprouvent. Les points positifs? La guêpe pepsis n’attaque pas sans avoir été provoquée, et l’effet ne dure que cinq minutes tout au plus, même si elles doivent probablement paraître beaucoup plus longues.
La piqûre de la guêpe pepsis est crainte au point où elle n’a presque pas de prédateurs; elle communique sa dangerosité par aposématisme, c’est-à-dire que la couleur de son corps et de ses ailes signale aux prédateurs qu’elle peut leur causer beaucoup de tort.
Cet insecte se sert principalement de cet outil pour paralyser ses proies – dont la tarentule, imaginez! – avant de les ramener dans son nid pour que celles-ci, toujours vivantes, servent de nourriture à ses larves.
Finalement, les guêpes du Québec ne sont vraiment pas si vilaines!
Le poisson-pierre
Ce genre de poissons se dissimule de façon très efficace dans les fonds marins grâce à sa peau dont l’apparence rappelle des pierres, ce qui explique son nom.
Bien que son camouflage lui permette d’éviter d’attirer l’attention de nombreux prédateurs, son outil de défense le plus redoutable est certainement le venin qu’il peut sécréter par des glandes situées à la base de son petit aileron dorsal. Celui-ci peut être relevé lorsque le poisson se sent menacé.
Son venin est très puissant et peut causer des effets hautement nocifs chez l’être humain. Les toxines dont il est composé s’attaquent aux membranes cellulaires et peuvent les détériorer de façon importante. Elles causent également une diminution du nombre de globules blancs, et par conséquent, créent un environnement propice à l’infection.
Les personnes piquées par un poisson-pierre éprouvent de vives douleurs et peuvent même mourir si elles ne sont pas traitées à temps.
Petit conseil : la prochaine fois que vous vous baignerez dans la mer... Ah et ne prenez pas de chance : n’y allez pas!
La fourmi Paraponera
Nous avons gardé le meilleur (ou le pire) pour la fin. Il s’agit de la fourmi Paraponera, l’insecte dont la piqûre cause le plus de douleur, selon l’échelle Schimdt, établie par l’entomologiste américain Justin Orvel Schmidt, qui va de 1 (plutôt indolore) à 4 (OUCH!).
Juste pour vous donner une brève idée à quel point sa piqûre est intense, cet insecte est surnommé « fourmi balle de fusil » parce que la douleur ressentie s’apparente à celle causée par un projectile d’arme à feu.
Cette fourmi se trouve principalement en Amérique centrale et en Amérique du Sud, où elle impose sa loi aux autres insectes, aux animaux ainsi qu’aux êtres humains. Les personnes se faisant piquer par la Paraponera ressentent une douleur très intense et vive qui peut durer jusqu’à 24 heures selon la partie du corps affectée. Cette douleur peut aussi être accompagnée de spasmes.
Dans certaines tribus indigènes amazoniennes, la fourmi Paraponera est utilisée lors d’un rite de passage chez les jeunes membres, marquant la puberté. Ces derniers sont vêtus d’une forme de plastron, qui est ensuite rempli de fourmis, et parfois de guêpes, et doivent rester de glace durant la cérémonie.
Nous ne souhaitons pas ça à notre pire ennemi!
Sur ce, nous vous donnons rendez-vous la semaine prochaine pour un autre billet de la série insolite.