Secrets d’animaux : les suricates sont-ils aussi nerveux qu’ils en ont l’air?

Un groupe de suricates.

Pour souligner la deuxième saison de la série documentaire La vie secrète des animaux, la biologiste du Zoo de Granby Julie Hébert s'interroge sur les comportements inusités du règne animal. Cette semaine, elle s'intéresse aux suricates!


 

Bien campée sur ses pattes arrière, droite comme un I, la sentinelle d’un groupe de suricates scrute l’horizon avec vigilance. Autour d’elle, le reste du clan vaque à ses occupations à proximité du terrier, mais les gestes vifs des membres de la colonie trahissent une certaine nervosité… et pour cause!

Le suricate fait partie de la grande famille des mangoustes. Ce petit carnivore vit en groupes tricotés serrés, où chacun des membres veille sur les autres. 

Tandis que certains croquent des insectes, creusent des terriers ou s’amusent avec les jeunes, les adultes se relaient sur un monticule surélevé d’où ils peuvent surveiller les environs. Cette stratégie est essentielle pour survivre, surtout lorsque l’on pèse moins de 1 000 grammes et que le danger peut survenir sur terre… ou provenir des airs. 

Dans les plaines sablonneuses des régions australes de l’Afrique où se trouve le suricate, les prédateurs sont légion : depuis le ciel, aigles et faucons cherchent à surprendre les jeunes suricates dissipés. 

Sur le plancher des vaches, le chacal rôde et attend que l’occasion d’un bon repas se présente. Une fois le prédateur repéré, la sentinelle lance des cris d’alarme pour que l’ensemble du clan se réfugie rapidement sous terre, bien à l’abri parmi la multitude de chambres et de galeries qui composent leur terrier. 

Des suricates.

Comme ils n’ont souvent que quelques secondes pour réagir et se mettre à couvert, il n’est pas surprenant que les suricates aient toujours l’air sur le qui-vive!

L’un de leurs prédateurs exige cependant une stratégie toute particulière, la fuite n’étant pas une option. Longiligne, le cobra est équipé d’un puissant venin et peut suivre les suricates à l’intérieur des galeries souterraines sans difficulté! 

Devant cette menace particulière, les suricates adhèrent à l’adage qui veut que la meilleure défense, ce soit l’attaque! Plutôt que de fuir, le groupe fait front commun autour du serpent. L’air menaçant, la queue dressée dans les airs, à tour de rôle, ils tourmentent le reptile par des morsures répétées. 

Si le serpent n’effectue pas de repli stratégique, le groupe poursuit l’assaut jusqu’à tuer l’intrus. Il peut arriver que durant cette valse tragique, un suricate soit mordu par le reptile. Heureusement pour lui, le petit mammifère jouit naturellement d’une résistance particulière au venin de serpent, ce qui augmente significativement ses chances d’y survivre, malgré sa petite taille.