La résilience environnementale, un signe d’espoir pour la planète?

La résilience environnementale, un signe d’espoir pour la planète?
Dans plusieurs pays d’Europe, les populations de loups augmentent grâce aux efforts de conservation. Photo : iStock

ICI EXPLORA

Même si la détérioration de l’environnement semble être exponentielle avec la croissance humaine, la nature est résiliente et elle nous le prouve par certains signes qui redonnent espoir en l’avenir. Beaucoup de choses vont devoir changer pour freiner la crise climatique, mais notre planète peut encore se remettre de ses grandes blessures si on lui en donne la chance.


À l’occasion de la Journée mondiale de la Terre, ICI Explora diffuse la série documentaire L'homme et la nature, un nouveau départ ce jeudi à 19 h! L’émission jette un regard sur plusieurs moyens avant-gardistes pour sauver la planète.



Les animaux sont les premiers à payer le prix de la crise climatique; ils sont nombreux chaque année à être ajoutés à la liste des espèces menacées. Certains efforts de conservation rappellent toutefois qu’un meilleur avenir est possible pour les autres espèces qui partagent notre planète.

Dans les Pyrénées, la population d’ours est en augmentation depuis quelques années, avec 64 individus identifiés en 2020. Bien sûr, ce chiffre est bien loin des 70 000 ours noirs qui parcourent les forêts du Québec, mais il s’agit tout de même d’un humble record pour la France. Cette petite population est encore bien fragile, et des spécialistes assurent un suivi constant pour assurer sa pérennité.

En 2019, on apprenait que des meutes de loups s'étaient installées pour la première fois depuis 140 ans aux Pays-Bas. La chasse de ces canidés est proscrite et d’autres mesures visent à favoriser l'augmentation de leur population sur le territoire. Dans de nombreux écosystèmes, les prédateurs comme les loups sont très importants pour le maintien d’une balance saine entre les différentes espèces.

Aux États-Unis, après 50 ans de mesures pour réduire la pollution de la rivière Potomac, la population de dauphins y est en pleine augmentation. Ceux-ci avaient disparu des eaux après l’industrialisation de la région, mais aujourd’hui certains dauphins ont même choisi l’endroit pour donner naissance à leurs petits.

Les récifs coralliens ont aussi été particulièrement malmenés par les effets de la crise climatique, avec une détérioration critique de certains sites névralgiques qui sont essentiels à la vie dans nos océans. À travers le monde, des spécialistes travaillent d’arrache-pied pour remédier à la situation, et leurs efforts pourraient bien porter leurs fruits.
Un récif corallien

Une ferme sous-marine pour cultiver le corail. Photo : Luis Acosta / AFP via Getty Images
En cultivant les coraux, des biologistes ont augmenté la résistance de ces organismes à la pollution et aux variations de température. Les scientifiques ont bon espoir que cela permettra de donner un second souffle à la grande barrière de corail et aux autres récifs menacés par la crise climatique.

Sur la terre ferme, il est possible de lutter contre la déforestation. L’Islande en fait foi : le pays insulaire s’efforce depuis plus de 100 ans de rétablir les forêts décimées à l'époque des Vikings. La nature volcanique du sol rend la tâche extrêmement difficile, mais on commence malgré tout à voir les résultats de ces efforts, un arbre à la fois.

Ces quelques exemples servent de rappel qu’il suffit parfois de mettre les bonnes mesures en place et de donner un coup de pouce à la nature pour lui permettre de retrouver son équilibre, mais les plus grands changements nécessitent souvent des efforts considérables.
 

Des changements à l’échelle mondiale

Lorsque l’on pense à l’environnement, il est naturel de se questionner sur ses choix individuels quotidiens : prendre le vélo ou le transport en commun pour éviter la voiture, réduire sa production de déchets, acheter local plutôt que de commander des biens produits à l’étranger…

Ces choix de vie ont bien sûr une incidence sur la planète, mais les solutions à la crise environnementale doivent aussi être collectives. Sans déresponsabiliser les individus, il faut notamment s’intéresser aux industries les plus polluantes et à leurs options.

Par exemple, il est pertinent de noter que 70 % des gaz à effet de serre (GES) sont produits par seulement 100 entreprises qui exploitent l’énergie fossile, ou que le manque d’encadrement législatif sur la surpêche est l’un des principaux éléments qui menacent la vie dans nos océans.

Individuellement, on peut décider de moins prendre sa voiture ou de manger moins de poissons pour ne pas exacerber le problème, mais c’est à grande échelle que les changements les plus importants doivent se produire.

La bonne nouvelle, c’est que les populations de nombreux pays sont plus conscientisées que jamais par rapport à ces enjeux, comme il a été possible de le constater avec les gigantesques mobilisations qui ont secoué la planète juste avant la pandémie.
Manifestation pour la planète du 27 septembre 2019 à Montréal
 Le 27 septembre 2019, plusieurs centaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues de Montréal afin de manifester pour la planète. Photo : Martin Ouellet-Diotte / AFP via Getty Images.
Ces mouvements symboliques peuvent forcer les grandes entreprises à changer leurs pratiques afin de demeurer attrayantes pour les consommateurs et les consommatrices. Ils poussent également les gouvernements à prendre position sur les différents enjeux environnementaux.

Les nouveaux objectifs de réduction des GES du gouvernement canadien et les autres changements en réaction à la crise climatique témoignent bien des effets positifs de l’ouverture d’un dialogue à grande échelle sur l’environnement.

La quête pour sauver la planète a certainement débuté tardivement, mais la résilience de la nature et les mobilisations citoyennes face à cet enjeu massif semblent indiquer qu’il y a encore de l’espoir pour la suite des choses.