Des solutions scientifiques pour refroidir la planète

Un rendu visuel montre la concentration du méthane dans l'atmosphère terrestre.
Un rendu visuel montre la concentration du méthane dans l'atmosphère terrestre. / Image : NASA & Scientific Visualization Studio

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À l’occasion de la Journée mondiale du climat, le documentaire Pouvons-nous refroidir la planète? présente des solutions novatrices qui permettraient de renverser les effets du réchauffement climatique.

Le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) est catégorique : la crise climatique est près du point de non-retour. Si des solutions efficaces et des changements radicaux ne sont pas mis de l’avant rapidement dans le monde, des effets cataclysmiques accompagneront un réchauffement planétaire de 1,5 à 2 °C par rapport à la période préindustrielle.

Alors que le seuil du 1 °C a déjà été franchi, l’humanité ne dispose que de quelques années pour freiner cette cadence inquiétante. Voici quelques pistes de solutions explorées dans le documentaire Pouvons-nous refroidir la planète? afin d’éviter le pire.

 

Utiliser les filtres naturels du CO2

Les arbres et les plantes sont des filtres efficaces et naturels qui permettent de capturer le dioxyde de carbone (CO2) présent dans l’atmosphère et de produire de l’oxygène.

Les coupes forestières ont donc au moins deux effets majeurs sur le réchauffement climatique : elles réduisent le nombre de filtres naturels sur la planète et les arbres morts relâchent leur CO2 lorsqu’ils brûlent ou se décomposent. Le simple fait d’arrêter les opérations les plus nuisibles de déforestation permettrait de réduire les émissions mondiales de CO2 d’environ 10 %

Vue aérienne d'une forêt.

Planter des arbres est donc une idée qui semble logique pour lutter contre les émissions de CO2, mais les scientifiques qui étudient la question ont un avis mitigé sur l’efficacité de cette stratégie. Elle doit certainement faire partie de la solution, mais elle est bien loin d’être suffisante.

Les arbres doivent croître pour atteindre leur plein potentiel d’absorption. En cas de feux de forêts ou de morts prématurées – deux risques exacerbés par la crise climatique –, ils peuvent eux-mêmes émettre du CO2. 

Des scientifiques estiment aussi que les forêts denses peuvent contribuer à créer des îlots de chaleur en raison de leur couleur sombre qui absorbe les rayons du soleil et des fines particules qu’elles émettent. 

Pour que cette démarche soit efficace, il faut donc que les arbres soient plantés de manière intelligente et stratégique, tout en respectant la biodiversité. C’est aussi une solution à long terme, puisque les arbres plantés aujourd’hui mettront des années à croître.

 

Capturer les gaz à effet de serre

Les technologies pour capturer les gaz à effet de serre (GES) ne sont pas là pour remplacer les arbres; elles existent généralement pour intervenir à la source, dans le secteur industriel par exemple.

Sans une transformation majeure des systèmes qui régissent l’économie mondiale, la croissance industrielle et la consommation des produits nocifs pour l’environnement ne risquent pas de disparaître. 

Émission de gaz à effet de serre.

En utilisant la publicité et le lobbyisme, les grandes entreprises rejettent souvent la responsabilité d’un avenir plus vert sur les citoyens et les citoyennes. Pourtant, un rapport de l'ONG Carbon Disclosure Project (CDP) révélait en 2017 que 100 entreprises sont à elles seules responsables de 71 % des émissions de CO2 dans l’atmosphère.

Pour réduire l’empreinte écologique de leurs activités, ces entreprises peuvent se doter de certaines technologies qui permettent de réduire leur production de GES. Pour des raisons de logistique ou d’économie, ces technologies ne sont pourtant pas toujours utilisées, même chez les plus grands pollueurs.

 

Remplacer les énergies fossiles

L’exploitation des énergies fossiles est bien sûr aux antipodes de la lutte contre le réchauffement climatique. Que ce soit à cause du plastique de nos produits ou de l’essence consommée par nos voitures, la dépendance au pétrole est encore une réalité et il est difficile d’y mettre un terme.

La première étape pour y parvenir est sans aucun doute de repenser le modèle énergétique qui favorise le pétrole, le gaz naturel et le charbon. Selon le magazine Forbes, en 2019, 84 % de la production mondiale d’électricité était issue des énergies fossiles.

Ferme solaire.

Pouvons-nous refroidir la planète? explore les technologies pour remplacer ces énergies fossiles. Que ce soit la géothermie, les panneaux solaires, les éoliennes ou l’hydroélectricité, les solutions à la dépendance au pétrole pour la production d’électricité existent et elles sont déjà utilisées à travers le monde.

Vingt entreprises qui exploitent les énergies fossiles sont responsables à elles seules de près du tiers des émissions de CO2 dans le monde.

 

Repenser l’industrie alimentaire

Ce qui se retrouve dans notre assiette a aussi une incidence sur la crise climatique et, d’un point de vue individuel, il s'agit du secteur sur lequel les consommateurs et les consommatrices ont le plus de contrôle.

Selon l’Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l’agriculture (FAO), les animaux d’élevage sont responsables d’environ 14,5 % des émissions globales de gaz à effet de serre. Mais tous ne sont pas égaux. Par exemple, le bœuf est de 5 à 10 fois plus polluant que la volaille. 

Vue aérienne sur du bétail.

La consommation de viande est donc en lien direct avec notre empreinte carbone. Il est possible de la réduire en consommant moins de produits animaliers ou en choisissant ceux dont l’élevage génère moins de GES.

Acheter des produits locaux et saisonniers est aussi une bonne manière de s’assurer que la nourriture consommée n’a pas été transportée sur de très longues distances, ce qui augmente les émissions de CO2. 

 

Transformer les nuages en bouclier 

Les nuages ont possiblement aussi un rôle étonnant à jouer dans la lutte à la crise climatique, selon le documentaire Pouvons-nous refroidir la planète?

Des scientifiques utilisent des techniques de géo-ingénierie afin d'étudier la possibilité de les éclaircir pour repousser davantage les rayons du soleil (les nuages pâles ont une plus grande propriété de réflection que les nuages sombres). On se base sur les effets observés après une grande éruption volcanique : les cendres en suspension dans l’atmosphère font chuter la température.

En janvier, des articles un brin sensationnalistes stipulaient même que Bill Gates s’apprêtait à déverser une poussière semblable à de la craie dans l’atmosphère pour bloquer les rayons du soleil.

Il s’agit d’une fausse information, mais le fondateur de Microsoft finance bien des études scientifiques qui utilisent des simulations par ordinateur afin de voir l’effet de telles mesures drastiques sur le réchauffement de la planète.

Si le concept d’un hiver nucléaire était autrefois vu comme un cauchemar pour la communauté scientifique, la possibilité de recouvrir rapidement le ciel d’une masse de particules pour se protéger contre les rayons du soleil trouve aujourd’hui un nouveau sens dans l’urgence soulevée par la crise climatique.