Pour atténuer la polarisation, parlez du consensus

Pour atténuer la polarisation, parlez du consensus

Photo par Urcomunicacion / Wikimedia Commons

Si chaque personne interprète une information scientifique en fonction de ses préjugés ou de ses croyances, quel espoir avons-nous que le débat sur la vaccination, l’évolution ou le climat soit un jour moins polarisé? Il existe peut-être une piste : le consensus des experts.

Depuis quelques années, les réflexions sur la communication scientifique ont intégré le concept psychologique de « biais de confirmation » : celui-ci signifie que parmi les informations qui nous parviennent, nous avons tendance à retenir ce qui confirme nos idées préconçues — et à rejeter les informations qui contredisent nos croyances.

Or, tout espoir n’est pas perdu, écrivent les psychologues américains Stephan Lewandowsky et Sander van der Linden, qui explorent ce problème depuis quelques années : selon eux, le fait de souligner quel pourcentage d’experts s’entend sur une question aurait un impact mesurable sur l’attitude du public.

Du moins, en partie, écrit Linden au terme d’une expérience portant sur le consensus scientifique face aux changements climatiques : confrontés au chiffre (un consensus de 97 % des climatologues) les participants « sceptiques » ne changent pas du tout au tout, mais ils réévaluent à la hausse leur estimation du consensus des experts et surtout, ils semblent plus enclins à rejeter les points de vue les plus radicaux — le climat ne change pas, ou l’humain n’a rien à y voir.

Le consensus scientifique serait donc, dans le langage de ces psychologues, une « porte d’entrée » vers une conversation plus fructueuse.