Les tumultes environnementaux, de nouvelles épreuves pour l'humanité

Les tumultes environnementaux, de nouvelles épreuves pour l'humanité
Photo : Saeed Khan/AFP via Getty Images

L’année 2019 a été la source d'un éveil environnemental à l’échelle planétaire, en réponse aux catastrophes naturelles. De la lutte contre les incendies en Australie aux inondations ici même au Québec, l’attention des médias et du public s’est plus que jamais tournée vers les changements climatiques. Dans différents pays, des populations apprennent peu à peu à composer avec les phénomènes hostiles de la nature dont la violence semble souvent directement liée à la crise écologique.


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Un article de Radio-Canada illustrait récemment certains liens entre la crise sanitaire que nous vivons actuellement et le traitement de notre planète. Si la pandémie captive l’attention de tout le monde en ce début de printemps, cette autre problématique d’envergure perdure en arrière-plan, malgré un répit de courte durée lié à l’isolement des populations. Pour lutter contre les catastrophes naturelles, l’innovation, la mobilisation et le courage sont mis à l’avant-plan.

Les inondations : la nouvelle norme?

Au Québec, le gouvernement se prépare déjà à faire face à une nouvelle saison d’inondations avec des préparatifs plus compliqués à mettre en place en raison du contexte actuel. L’arrivée de ces grandes crues n’est, bien sûr, pas exclusive à notre région du monde ni un phénomène nouveau, mais un bon nombre de spécialistes estiment que les changements climatiques contribuent à augmenter leur fréquence et leur violence au Canada et ailleurs dans le monde. 

Des maisons de Laval presque submergées par les eaux en avril 2019. Photo : Martin Ouellet-Diotte / AFP via Getty Images

L’augmentation du niveau des cours d’eau peut être liée à plusieurs causes : la fonte rapide de la neige lorsque les sols ne sont pas encore dégelés, la perte de végétation ainsi que les précipitations extrêmes. Bien sûr, le niveau des océans est aussi affecté par la fonte des glaciers, ce qui peut causer des inondations pour les villes côtières.

Si les glaciers du monde entier venaient à fondre, le niveau des océans augmenterait de 70 mètres, et des villes comme Montréal, New York, Londres et Stockholm seraient submergées. Une fonte totale des glaciers prendrait des centaines ou des milliers d’années, mais cette disparition graduelle pourrait tout de même avoir des résultats catastrophiques pour certaines villes dans les 50 prochaines années.

En dehors des initiatives pour limiter le réchauffement de la planète, il y a peu de solutions à l’augmentation du niveau de nos océans. Par contre, certaines villes se sont préparées à faire face aux inondations avec l’élaboration de systèmes de digues sophistiquées. C’est dans cette optique que les Pays-Bas ont érigé un superbarrage de 32 kilomètres pour se protéger des eaux montantes. L’anticipation des inondations et la construction de structures qui peuvent y résister sont la clef pour réagir à cette nouvelle réalité si la situation climatique continue de se détériorer.

Des brasiers inarrêtables 

En Australie, les pompiers ont affronté, il y a quelques mois, l’une des saisons des feux les plus violentes de l’histoire du pays. Selon les chiffres rapportés par Radio-Canada et de nombreux quotidiens, plus de 1 milliard d’animaux auraient trouvé la mort dans ces incendies ravageurs. Au plus fort de la crise, environ 150 feux décimaient simultanément la nature australienne. Durant cette période, la forêt amazonienne était aussi aux prises avec de grands brasiers inarrêtables.

Ces incendies, qui n’épargnent pas le Canada, pourraient augmenter en fréquence et en destruction en raison des changements climatiques. La chaleur extrême combinée à une période de sécheresse en Australie a créé le climat parfait pour la propagation des feux, qui auraient pu être beaucoup plus faciles à maîtriser dans un contexte normal.

Qu’ils aient pour origine un feu de camp non surveillé, un acte délibéré, une frappe de la foudre ou la décharge d’un fil électrique, ces incendies représentent un danger beaucoup plus grand lorsque les forêts sont asséchées et que les vents portent les flammes. L’augmentation de la vitesse des vents et l'assèchement de la végétation sont deux effets qui peuvent aussi être attribuables aux changements climatiques.

Les incendies de 2019 ont dévasté les forêts australiennes. Photo : Peter Parks / AFP via Getty Images

Dans le cas de l’Australie, ce n’est que la pluie qui aura pu mettre fin à cette terrible saison, de nombreuses semaines après le début de la catastrophe. Les efforts des équipes venues combattre le feu auront permis de ralentir la propagation des flammes en attendant les premières grandes averses, mais le bilan demeure dévastateur. En plus de tous les animaux qui ont péri, 11 millions d’hectares de végétation ont été perdus dans les flammes, soit environ la taille de l’État de la Virginie.

L’utilisation de certaines technologies comme les drones pour la surveillance et la lutte contre les incendies s’illustre comme de nouvelles manières de faire face à ce type de catastrophes naturelles. La mobilisation de la communauté internationale pour affronter conjointement ces épreuves est aussi de plus en plus commune et nécessaire lorsque de tels événements se produisent. Il est très difficile d’arrêter ces incendies lorsqu’ils sont hors de contrôles, dans l’avenir, ils pourraient même déclencher l’exode de nombreuses personnes cherchant un refuge dans d'autres pays contre ces catastrophes climatiques

En plus des inondations et des incendies, les 12 derniers mois auront aussi eu leur lot d’ouragans, de tornades, et même de pluies de criquets. Si la crise climatique n’est jamais la seule responsable de ces phénomènes, tout indique qu’elle augmente leur gravité et leur fréquence. Les moyens pour ralentir la locomotive de ces changements sont à la portée de l’être humain : l’énergie verte, la consommation responsable et locale, la décroissance… Encore faudra-t-il les appliquer.