Michel Huneault parle de son exposition « La mémoire de l'eau »

Michel Huneault parle de son exposition « La mémoire de l'eau »

Judith Jacques

(Photo : Michel Huneault (à gauche), photographe de l’exposition et Michel Pelletier (à droite), directeur des programmes d’Explora, lors du vernissage de l'exposition)

« J’ai mis les pieds dans l’eau et j’ai dit : “On est vraiment bien ici” », explique Michel Huneault, photographe de l’exposition « La mémoire de l’eau ». Il fait référence à la première fois qu’il s’est rendu dans la Vallée du Richelieu après les inondations du printemps 2011. Il y a rencontré les citoyens de Venise-en-Québec.

LA BEAUTÉ DU LIEU

L’eau l’a fait penser à ses souvenirs d’été et à la relaxation. Ce n’est troutefois pas le type de discours qu’on entend bien souvent en référence aux inondations.

L’énergie investie à tenter d’éloigner l’eau des demeures avec des sacs de sable, les gens qui devaient se déplacer en embarcation dans les rues inondées, les citoyens qui ont dû trouver refuge ailleurs et enfin, la rénovation des maisons endommagées sont autant d’exemples qui nous font penser que ce fut un cauchemar pour les habitants de cette région.

Ce n’est pourtant pas ce que Michel Huneault a retenu des inondations. C’est la beauté du lieu et la volonté des gens de ne pas déménager afin de reconstruire leur chez-soi qui l’ont impressionné.

HISTOIRES DE RÉSILIENCE

Les habitants des lieux se plaignaient que les médias ne s’intéressaient qu’au sentionnalisme de l’événement, raconte le photographe. Les médias ne parlaient pas assez longtemps aux citoyens pour aller plus en profondeur dans ce qu'ils vivaient, rapporte-t-il.

C’est la raison pour laquelle il s’est intéressé aux histoires personnelles de résilience avec son exposition. « Je voulais un travail très sobre et descriptif », dit-il. « On ressent la sérénité de l’endroit ». Il voulait rendre compte du rapport de l’humain avec les endroits à risque et combien celui-ci aime y habiter.

SON EXPOSITION

Michel Huneault a retenu la formule « avant / après » dans son exposition comme pour sa couverture d’Haïti et du Japon. Il est allé en Haïti en 2010 après le séisme et il s’est rendu au Japon après le tsunami de 2011. Il trouve que médiatiquement parlant, les inondations dans la Vallée du Richelieu ont pris autant d’ampleur que ces deux catastrophes internationales. 

Il a aussi choisi de ne montrer aucun citoyen dans ses photos afin que les gens puissent s’associer à leur façon à la problématique. Les inondations sont un des rares impacts des changements climatiques qui nous menace directement dans nos vies, selon Michel Huneault.

Explora et la Maison du développement durable présentent l’exposition « La mémoire de l’eau » jusqu’au 5 février.

Vous pouvez consulter le communiqué de presse.