Plusieurs médias européens rapportaient cette semaine qu’au moins trois bateaux ont été détruits depuis 2020 par des épaulards, des événements qui se sont produits près de la côte ibérique de l’Europe. Des scientifiques qui étudient ces grands cétacés ont établi plusieurs théories pour tenter d’expliquer ces comportements agressifs et anormaux qui semblent se répandre dans la région.

La plus récente attaque, survenue le 4 mai, a mené au naufrage d’un luxueux bateau à voile de 16 m alors que ce dernier naviguait dans les eaux du détroit de Gibraltar. Trois épaulards, une femelle adulte et deux jeunes, ont attaqué pendant 90 minutes l’embarcation d’origine suisse en ciblant son gouvernail et en se fracassant sur la coque du voilier. Heureusement, l’équipage de quatre personnes a été secouru rapidement par un autre bateau et aucune blessure n’a été rapportée.

Selon la revue Scientific American, ce sont au moins neuf épaulards de deux groupes différents qui ont été impliqués dans ce type d’attaque ayant mené au naufrage de deux autres navires dans la même région depuis trois ans. Plutôt que de simples coïncidences, les scientifiques croient qu’il s’agit d’un comportement volontaire qui semble se transmettre parmi cette population de cétacés.

Dans le cas de l’attaque du 4 mai, des témoins rapportent que la femelle semblait montrer aux deux jeunes épaulards comment attaquer le voilier.

Les épaulards ne sont généralement pas agressifs envers les humains.

Des spécialistes sont d’avis que le traumatisme d’un ou de plusieurs épaulards pourrait être à l’origine de cette agressivité envers les bateaux; un membre de l’espèce pourrait par exemple avoir survécu à une collision avec un navire, avoir été blessé par des embarcations de pêche, ou même avoir vu d’autres épaulards mourir ou être capturés dans un tel contexte. 

Même s’il n’y a pas exactement de consensus scientifique pour expliquer ce comportement inusité des épaulards, l’être humain est toujours en cause dans les théories qui ont été émises par les spécialistes jusqu’à maintenant.

Un comportement rarissime

Les épaulards sont généralement peu agressifs envers l’espèce humaine. En fait, seulement quatre attaques mortelles ont été répertoriées sur des êtres humains, et celles-ci provenaient toutes d’animaux en captivité. Tilikum, l’orque devenue tristement célèbre à la suite du documentaire Blackfish, est responsable à elle seule de trois de ces attaques.

Les épaulards sont des créatures sociales et très intelligentes. Bien qu’ils soient de redoutables prédateurs pour la faune océanique, ils ne considèrent pas les êtres humains comme une source de nourriture ou une menace. Dans certains cas, des épaulards auraient même autrefois aidé des pêcheurs lors d'opérations de chasse à la baleine.

Le comportement des épaulards ibériques est donc d’autant plus étrange pour les scientifiques qui connaissent bien cette espèce menacée.