C’est une des îles les plus isolées du Pacifique, et elle n’est pas habitée par un seul humain. Les touristes ne s’y arrêtent pratiquement jamais. Mais ses plages sont envahies par des tonnes de déchets de plastique.
«La nettoyer est impensable», résument les deux chercheurs qui documentent depuis 2015 la pollution de plastique dans le Pacifique, et qui viennent de publier à ce sujet dans la revue PNAS.
Les médias rappellent régulièrement l’existence des «îles» de plastique, qui sont en réalité des concentrations de déchets au milieu de l’océan, mais on oublie qu’une partie de ces déchets finit aussi par échouer sur de vraies îles.
Et l’île Henderson — à mi-chemin entre la Nouvelle-Zélande et l’Amérique du Sud, et à 115 km de l’île habitée la plus proche, qui ne compte elle-même que 40 habitants — semble être au carrefour de plusieurs courants marins, qui lui donnent ce statut de poubelle.
Selon l’estimation de l’Australienne Jennifer Lavers et du Britannique Alexander Bond, le total pourrait représenter 37,7 millions de fragments, ou 17 000 kilos. Assez pour que chaque mètre carré en contienne plusieurs. Les plus gros fragments sont parfois utilisés comme protection par des crabes.
Le duo a photographié des bouteilles d’eau, des casques, des filets de pêche et des jouets, qui pourraient provenir autant de l’Asie que des Amériques ; certains remonteraient aux années 1970.
L’île Henderson est un site du Patrimoine mondial de l’UNESCO, et se trouve au centre d’une réserve marine protégée.