Les origines du mouvement environnemental

Les origines du mouvement environnemental

Judith Jacques

Les livres Printemps silencieux, The Population Bomb et Whole Earth Catalog sont à l'origine du mouvement environnemental aux États-Unis... mais aussi au Canada. Leur origine est commune car c'est le mouvement américain qui a donné naissance à celui au Canada, explique Étienne Leblanc, journaliste spécialisé en environnement à Radio-Canada.

Pour mieux comprendre d’où viennent les Équiterre, AQLPA et Fondation David Suzuki, le documentaire L’éveil vert sur l’histoire du mouvement environnemental américain constitue donc un incontournable. Les pionniers internationaux mentionnés dans le film, tels que Paul Ehrlich, Stewart Brand, Jacques-Yves Cousteau et Rachel Carson, sont intimement liés à notre histoire.

LES ÉTATS-UNIS, LÀ OÙ TOUT A COMMENCÉ

Aux États-Unis, les groupes environnementaux ont influencé très tôt dans le siècle le gouvernement pour créer des parcs nationaux. « Ils ont protégé les espaces avant nous », explique Étienne Leblanc.

Le populaire Jour de la Terre, qui a rassemblé près de 250 000 personnes à Montréal cette année, est né aux États-Unis en 1970. Le journaliste explique qu'un déversement de pétrole aux États-Unis serait à l'origine de la création de cette journée pour la protection de l'environnement. « Les gens ont vu ce que c’était la pollution, la marée noire a marqué les esprits », raconte-t-il. Ce sont les catastrophes qui ont selon lui dynamisé le mouvement environnemental.

« Encore aujourd’hui, le mouvement est plus fort là-bas », indique M. Leblanc. Le Sierra Club, fondé aux États-Unis, est enraciné dans la culture américaine. Il ajoute que les groupes environnementaux ont plus d’argent aux États-Unis où le mécénat est très important. La culture philanthropique serait plus ancrée dans culture anglo-saxonne que francophone.

LE MOUVEMENT AUJOURD’HUI

Aujourd’hui, les groupes environnementaux ne sont plus infranationaux, mais font partie d’un mouvement international. Étienne Leblanc est allé à Rio de Janeiro pour le Sommet de Rio+20 sur le développement durable, qui s’est déroulé du 20 au 22 juin. Il remarque que le mouvement environnemental va désormais au-delà de la protection de l’environnement. Le bien-être des peuples et des écosystèmes est également pris en compte.

Le message qui ressort de la conférence internationale est d’éradiquer la pauvreté afin de protéger l’environnement, rapporte Étienne Leblanc. « Ça va plus loin que d’arrêter de conduire nos chars pour protéger la planète », explique M. Leblanc. « Après la crise économique de 2008, Rio+20 est venu confirmer tout ça », ajoute-t-il.

L'éveil vert sera diffusé samedi le 7 juillet à 20h30 sur Explora.