Le gros laboratoire : la peur a-t-elle une odeur?

Le gros laboratoire : la peur a-t-elle une odeur?

ICI EXPLORA

Les cobayes ont mis leurs narines à rude épreuve dans le dernier épisode du Gros laboratoire. Pour déterminer si la peur a une odeur, ils ont senti la sueur récupérée sous les aisselles de leurs compatriotes. Certains cobayes sont toutefois plus à plaindre que d’autres, puisque ceux-ci ont dû faire face à leurs phobies…


Le gros laboratoire poursuit ses expériences tous les mercredis à 21 h sur les ondes d’ICI Explora. La semaine prochaine, explorez les facultés de mémoire des différentes générations, questionnez-vous sur l’influence du prénom sur votre vie et découvrez la technique secrète pour bien plier un drap contour.

Vous avez manqué l’épisode de cette semaine? Regardez la rediffusion le samedi 11 janvier à 14 h!


On entend parfois dire qu’il ne faut pas montrer sa peur face à un chien ou à un animal sauvage, puisque ceux-ci peuvent sentir celle-ci. Est-ce vrai? Selon une étude menée par l’Université d’Utrecht en 2012, c’est effectivement le cas. En plus, les scientifiques qui se sont penchés sur la question affirment que les humains possèdent eux aussi la capacité de sentir cette peur, et même d’autres émotions comme le dégoût.

Pour en arriver à ces conclusions, les scientifiques ont présenté le film Shining à un groupe et une compilation de cascades dégoutantes de Jackass à un autre. C’est en exposant discrètement la sueur des participants de ces deux groupes à des femmes qui participaient à un test visuel qu’ils en sont venus à leurs conclusions. Selon l’odeur de sueur utilisée, les femmes affichaient généralement une expression de peur ou de dégoût, en concordance avec les sentiments vécus par les deux groupes qui écoutaient les films.

Le gros laboratoire a donc reproduit cette expérience à sa propre manière pour en vérifier les résultats, en allant même un peu plus loin dans la sélection et le traitement des candidats. Les cobayes ont d’abord été triés pour identifier ceux et celles qui sont prompts au vertige ainsi que les personnes qui sont terrorisées par les films d’horreur.

Affronter ses peurs, c'est une bonne source de sueur froide.

Après avoir mis des tampons absorbants sous leurs aisselles, les cobayes ayant un vertige sévère ont été invités à monter dans une nacelle élévatrice avec Jean-René. Les cobayes qui ont peur des films d’horreur ont quant à eux bien sûr été invités à en regarder un, avec le même dispositif en place pour récupérer leur sueur.

Afin d’avoir un groupe contrôle pour bien évaluer les résultats de l’expérience, quelques cobayes ont été également choisis pour s’entrainer dans la chaleur, des tampons sous les bras. Durant cette expérience, les deux animateurs de l’émission ont aussi bien pris soin de favoriser la peur des cobayes, que ce soit en bougeant dans la nacelle ou en criant soudainement durant le film.

LES RÉSULTATS

LA QUESTION : L’HUMAIN PEUT-IL DIFFÉRENCIER L’ODEUR DE LA SUEUR FROIDE DE LA SUEUR NORMALE?

LA RÉPONSE : IL SEMBLERAIT BIEN QUE OUI, MÊME INCONSCIEMMENT!

Les tampons remplis de la sueur des cobayes qui ont été terrorisés par la nacelle ou le film d’horreur ont été mis dans un pot à la suite de l’expérience. Les cobayes qui faisaient de l’exercice ont mis les leurs dans un autre réceptacle identique.

Les cobayes ont ensuite été invités à prendre une bonne bouffée d’air imbibée de sueur en ouvrant chaque pot, avant de désigner celui qui, selon eux, contenait les sueurs froides de leurs collègues terrifiés.

Nul besoin d'être sommelier pour imaginer que ça ne devait pas sentir très bon...

Eh bien, étonnamment, l’expérience semble concorder avec l’étude de l’Université d’Utrecht puisque 73% des cobayes ont réussi à identifier correctement le pot qui contenait la sueur froide!

Selon Marie-Pier Élie, ce phénomène s’explique par le fait que ce sont différentes glandes : la glande eccrine, qui régule la température, et la glande apocrine, qui s’active entre autres sous l’effet de la peur. La sueur en tant que telle n’a pas d’odeur, mais les bactéries liées à ces deux glandes génèrent une odeur. Cet effluve devient particulier lorsque les bactéries digèrent le liquide riche en protéine émis par la glande apocrine.