Le gros laboratoire : sommes-nous esclaves de l’autorité?

Le gros laboratoire : sommes-nous esclaves de l’autorité?

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Cette semaine, Le gros laboratoire a remis au goût du jour une étude de psychologie bien connue : l’expérience de Milgram. Dans cette vision moderne de cette expérience, les cobayes n’ont pas eu droit à des décharges électriques, ils ont plutôt dû faire face au jugement d’une foule frigide et cruelle.


Le gros laboratoire poursuit ses expériences tous les mercredis à 21 h sur les ondes d'ICI Explora. La semaine prochaine, découvrez les capacités de communications des cobayes et le degré d’agressivité des différentes régions du Québec!

Vous avez manqué l'épisode de cette semaine? Regardez la rediffusion le samedi 28 décembre à 13 h!


Le but de l’étude originale publiée en 1963 était de mesurer le degré d’obéissance des participants à des ordres contraires à la morale. Les étudiants testés devaient administrer des décharges électriques à une personne qu’ils ne connaissaient pas, lorsque celle-ci donnait une mauvaise réponse à une question posée par un scientifique. Bien sûr, il n’y avait pas vraiment d’électricité et la personne reliée à la machine était un acteur, mais les participants ignoraient cela et continuaient généralement de donner des chocs de plus en plus puissants malgré les cris de souffrance de l’acteur.

Plus de la moitié des personnes testées seraient même allées jusqu’à activer un niveau de choc mortel, soit 450 volts, lorsqu’une figure d’autorité leur demandait de le faire. Le créateur de l’expérience, Stanley Milgram, a expliqué ces résultats par le fait que l’obéissance est un état naturel de l’humain dans le cadre de la vie en société, selon le contexte et le rapport à la figure d’autorité présente.

Le recteur de l'Université Bishop's et Jean-René Dufort, les figures d'autorité de cette expérience du Gros laboratoire.

Dans l’expérience imaginée par Le gros laboratoire, 20 cobayes devaient essayer, à tour de rôle sur une scène, de faire rire une foule à l’aide d’une anecdote personnelle. Ce que ces cobayes ne savaient pas, c’est que la foule en question, composée de 80 autres cobayes, a reçu un ordre bien simple : ne pas rire, quoi qu’il arrive.

Avec cet ordre cruel en place, Jean-René Dufort et le recteur de l’Université Bishop's se sont placés de manière à surveiller la foule en tant que figure d’autorité, comme dans l’expérience de Milgram.

LES RÉSULTATS

LA QUESTION : JUSQU’À QUEL POINT SOMMES-NOUS OBÉISSANTS À L’AUTORITÉ?

LA RÉPONSE : AU MOINS JUSQU’AU POINT DE TORTURER PSYCHOLOGIQUEMENT NOS AMIS!

L’entièreté des spectateurs a suivi à la lettre les instructions de Jean-René Dufort. Ils ont fait de leur mieux pour ne pas laisser poindre un sourire, même durant les anecdotes les plus drôles, même face à leurs amis, même dans le malaise le plus grand.

Cette modernisation de l'expérience de Milgram fut difficile à vivre, autant sur la scène que dans les gradins.

Bien que cette attitude ne corresponde généralement pas à leurs valeurs, ils n’ont pas remis en cause les ordres reçus. Comme pour l’expérience de Milgram, certaines personnes étaient fâchées envers elles-mêmes et Jean-René ou encore tristes d’agir ainsi, mais cela ne les a pas arrêtées pour autant.

Tel que Marie-Pier Élie l’a expliqué aux cobayes à la suite de l’expérience, un facteur important est venu affecter la foule : la pression du groupe.  Personne ne veut être le premier à défier l’autorité en brisant l’ordre établi et cette expérience en fut bien la preuve!