Le gros laboratoire : votre nez trahit-il vos mensonges?

Le gros laboratoire : votre nez trahit-il vos mensonges?

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Selon une étude de l’Université de Grenade, la température du nez diminue lorsque l’on ment. Cette semaine, l’équipe du Gros laboratoire s’est penchée sur la question, avec l’aide d’un policier qui n’était nul autre que le cobaye numéro 89 dans la saison précédente. Est-ce que notre protubérance olfactive nous trahit tel Pinocchio lorsque nous mentons?


Le gros laboratoire poursuit ses expériences tous les mercredis à 21 h sur les ondes d'ICI Explora. La semaine prochaine, découvrez comment des cobayes divisés et apeurés réagissent face à l’autorité.

Vous avez manqué l'épisode de cette semaine? Regardez la rediffusion le samedi 21 décembre à 13 h!


Un phénomène biologique, l’effet Pinocchio, ferait en sorte que notre nez perdrait environ 1 degré Celsius lorsque nous mentons. À l’opposé de celui de la célèbre marionnette de bois, il rétrécirait ainsi légèrement, un changement toutefois imperceptible à l’œil nu.

Les scientifiques derrière cette expérience expliquent leurs résultats par le fait que notre circulation s’accentue vers le cerveau, au détriment du nez. Grâce à une caméra thermique, ils ont ainsi pu identifier 80% des cas de mensonges dans leur étude.

Armés d’un tel appareil, Jean-René Dufort et Marie-Pier Élie ont interrogé des cobayes. Certains avaient pour instructions de mentir sur une information précise alors que d’autres devaient simplement répondre en toute honnêteté.

Jean-René Dufort et Marie-Pier Élie à la recherche de mensonges.

Pendant que les animateurs surveillaient de près la température du nez des personnes qui ont participé à l’expérience, un policier les observait via une vidéo. Ce dernier s’est prêté au jeu par plaisir, mais il était aussi question de vérifier si sa formation lui donnait un avantage sur le commun des mortels et sur la thermographie pour débusquer un menteur ou une menteuse.

Certains signes physiques et verbaux sont réputés comme des indices du mensonge et peuvent aider les policiers observateurs : les tics physiques, la nervosité apparente, les réponses trop rapides, les regards fuyants, les répétitions et les balbutiements. Toutefois, rien de ceci ne peut constituer une preuve fiable.

En plus de la caméra thermique et du policier, les autres cobayes observaient les échanges entre les animateurs et les personnes participantes afin de tenter de déceler les mensonges de leur côté.

LES RÉSULTATS

LA QUESTION :PEUT-ON DIRE SI QUELQU’UN MENT EN L’OBSERVANT?

LA RÉPONSE :IL N’Y A PAS DE MÉTHODE INFAILLIBLE

Même si la caméra utilisée par Marie-Pier Élie et Jean-René Dufort était à la fine pointe de la technologie, ceux-ci n’ont pu identifier les menteurs et les menteuses que dans 48% des cas. Le policier a obtenu un résultat similaire, avec 52% de bonnes réponses. Étonnamment, c’est les cobayes qui, en votant, ont obtenu le meilleur résultat avec 60% de bonnes réponses. Passer du temps avec une personne et apprendre à la connaître augmente donc probablement notre capacité à identifier si elle ment ou si elle dit la vérité.

 

Il semblerait donc que l’identification des menteurs et des menteuses demeure bien hasardeuse, peu importe la méthode utilisée. Dans un contexte contrôlé et avec une expertise particulière, il est certainement possible d’utiliser les technologies avec une plus grande efficacité, comme ce fût le cas pour l’Université de Grenade, mais aucune méthode n’est infaillible. C’est la cobaye numéro 41 qui aura découvert le tout à ses dépens, identifiée comme une menteuse par tous alors qu’elle disait pourtant la vérité!