Le Costa Rica fermera bientôt ses zoos

Le Costa Rica fermera bientôt ses zoos

Agence Science-Presse

Après avoir banni, en 2002, la chasse sportive et l’utilisation d’animaux dans les numéros de cirque, et plus tôt cette année, la possession d’animaux sauvages par des particuliers, le Costa Rica envisage de fermer, au printemps prochain, ses deux zoos. Une décision saluée par certains, critiquée par d’autres et déjà contestée par la fondation qui exploite ces établissements.

La fermeture de ces zoos est justifiée par un « changement dans la conscience environnementale des Costariciens », a précisé en conférence de presse, le mois dernier, le ministre de l'Environnement, de l'Énergie et des Télécommunications, Rene Castro. « Nous en avons assez des cages et nous souhaitons renforcer l’idée d’interaction avec la biodiversité dans les jardins botaniques et en milieu naturel. »

Son ministère travaillerait déjà à échafauder, avec des associations de défense des animaux, divers scénarios afin de réintroduire en nature les 400 animaux — dont des singes, crocodiles, lions et tapirs — hébergés dans le zoo Simon Bolivar et le Centre de conservation Santa Ana. Ces établissements, une fois libérés de leurs pensionnaires, changeraient de vocation, pour devenir un centre d'éducation à la biologie et une réserve naturelle.

Plusieurs de ces animaux pourraient être relâchés dans la nature, tandis que d’autres, qui éprouveraient davantage de difficulté à s’adapter en milieu naturel, seraient confiés à des refuges animaliers.

Cette décision, pour le moins étonnante, inquiète bon nombre d’intervenants, à commencer par la directrice du zoo Simon Bolivar. « Nous ne sommes jamais allés dans la forêt pour attraper ces animaux. Si nous les relâchons, ils vont mourir de faim parce qu'ils ne savent plus comment chasser. Ces animaux sont habitués à vivre en captivité », explique Yolanda Matamoros dans une entrevue reprise dans le média Atlantico.

Les intervenants œuvrant dans les refuges, où pourraient être recueillis certains animaux, se montrent tout aussi inquiets par cette nouvelle orientation. Avec la mise en application de la nouvelle loi interdisant la possession d’animaux sauvages, ces centres frôleraient maintenant la surpopulation. Selon un récent rapport du même ministère, une personne sur quatre posséderait un animal sauvage à la maison. Accueillant déjà les animaux des propriétaires maintenant fautifs, ces refuges voient difficilement comment ils pourraient héberger les animaux qui ne pourraient être réintroduits avec succès dans la nature.

Enfin, sans surprise, la fermeture de ces zoos a été accueillie avec enthousiasme par les groupes de défense des animaux.

La fondation Fundazoo, quant à elle, a déjà déposé un appel de cette décision devant la Cour. Le contrat liant les deux parties devait, selon la fondation qui exploite les deux établissements, être reconduit automatiquement l’année prochaine pour 10 autres années. La fondation et le Ministère n’en seraient pas non plus à leurs premiers démêlés devant la Cour.

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