L'Alzheimer : un fléau moderne

L'Alzheimer : un fléau moderne

Yann Gauthier

Photo : Harvard Medical School

En 2012, il était déjà estimé que près de 750 000 Canadiens étaient atteints de la maladie d'Alzheimer ou d'une autre maladie similaire. Les maladies de ce type, appelées maladies cognitives, engendrent un dépérissement des fonctions du cerveau qui affecte notamment la mémoire. Survolons ensemble les causes, les symptômes et les pistes de solution pour apaiser ce fléau moderne.

À l’origine…

Le médecin allemand Alois Alzheimer fut successivement chercheur, professeur et directeur d’un institut psychiatrique. Dès 1901, il initia le suivi d’une patiente atteinte d’une maladie dégénérative, jusqu’à son décès cinq ans plus tard. C’est après avoir pratiqué l’autopsie du cerveau de cette dame qu’il mit le doigt sur les premières traces observables permettant de confirmer l’affection à laquelle on donna ensuite son nom, en 1910.

Dr Alois Alzheimer

Quand le mal s’installe

Il existe encore des débats au sujet des mécanismes qui engendrent l’installation de la maladie d’Alzheimer. Suite à des découvertes réalisées dans les années 80 qui ont permis de préciser le fonctionnement de la maladie à l’échelle microscopique, les études semblent appuyer deux hypothèses complémentaires :

La première dépend d’une molécule toxique, la bêta-amyloïde, produite naturellement par nos cellules nerveuses qu’on nomme neurones. Lorsque nous sommes en santé, cette molécule est éliminée par notre corps à un rythme convenable. Par contre, le cerveau des gens atteints d’Alzheimer ne peut s’en débarrasser. Lentement, elle finit par s’amonceler et engendre des plaques entre les neurones.

La deuxième théorie stipule que chez une personne atteinte, une autre molécule problématique tend aussi à s’accumuler en trop grande quantité. Cette fois, la coupable est baptisée la protéine tau et le processus se déroule à l’intérieur des cellules nerveuses où se forment ainsi des amas de fibres néfastes.

Les symptômes sous la loupe

Au fil du temps, les deux anomalies décrites plus tôt mènent à la mort des neurones, qui sont comme les différentes pièces du puzzle que représente le cerveau. S’ensuivent alors des pertes, entre autres au niveau des capacités d’apprentissage et de mémorisation.

Lorsqu’on pense à l’Alzheimer, on songe surtout à la confusion et aux oublis, mais il arrive que plusieurs autres changements s’opèrent aussi durant la progression de la maladie :

• Diminution de la coordination et de la mobilité
• Agitation et comportement plus rude
• Répétition de gestes et de mots précis
• Désintéressement vis-à-vis de certains loisirs et indolence
• Isolement

Un regard optimiste sur l’avenir

Plusieurs des symptômes listés ici peuvent être atténués grâce à la médication que les spécialistes peuvent prescrire. Dans bien des cas, celle-ci permet de fournir une meilleure qualité de vie aux gens qui ont reçu un diagnostic, et ce, durant des années, malgré le caractère encore inguérissable de la maladie d’Alzheimer. Il faut aussi garder à l’esprit que cette affection représente un important créneau de recherche, ce qui laisse place à la découverte de futurs remèdes.

En complément 

-Regardez l'émission Vaincre l'Alzheimer sur les ondes d'ICI Explora le mercredi 11 avril à 22h

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