La santé sur le toit du monde

La santé sur le toit du monde

Judith Jacques

(Photo prise par Louis Rousseau, 2011)

Être pris dans un embouteillage en ville, c’est une chose, mais sur le plus haut sommet du monde, les défis sont tout autres.

HÔPITAL EN ALTITUDE

L’Everest est une des montagnes les plus populaires au monde. Il s’y retrouve « toute sorte de monde avec toutes sortes de niveaux », note l’alpiniste Louis Rousseau. À certains endroits, les grimpeurs ne peuvent même plus monter ni descendre, indique-t-il.

Étant donné la quantité de personnes et le manque d’expérience de certains, des médecins se sont installés dans une clinique de fortune au camp de base de l’Everest (côté népalais) à plus de 5000 mètres d'altitude, explique l’alpiniste. « Les gens n’avaient pas le choix de s’occuper de ça » ajoute-t-il. La série Himalaya 911 suit ces médecins bénévoles qui disposent de peu de moyens pour venir en aide aux alpinistes.

TRAITER DES PROBLÈMES DE SANTÉ

Les médecins peuvent traiter des engelures, le mal de l'altitude ou encore, des oedèmes pulmonaires ou des oedèmes cérébraux. Louis Rousseau explique que la science est très peu avancée dans le traitement de tels problèmes de santé.

Les trois médicaments utilisés pour traiter les oedèmes sont le Dexamétazone, le Lasix et l’Adalat. Toutefois, « ce ne sont pas des médicaments qui sont testés sur des groupes », dit-il. Il n’y a pas de grosses études pharmacologiques, car les alpinistes ne représentent pas un très grand marché, ajoute-t-il. Il se fie donc au plus récent consensus médical pour connaître les dernier développements de la science.

« Le Dexamétazone est un puissant anti-inflammatoire utilisé dans les cas de cancer, alors on s’attend à ce que ça fasse la même chose », explique-t-il. « Ça devrait marcher pour les cas d’altitude », ajoute-t-il. Il a d’ailleurs lui-même sauvé un homme en montagne souffrant du mal de l'altitude et risquant un oedème pulmonaire en se servant de ces trois médicaments.

TOUT EST UNE QUESTION DE PRÉPARATION

Dans Himalaya 911, un guide de l’Everest compare l’alpinisme à un jeu de roulette russe, en faisant référence aux crevasses, aux tempêtes et aux morceaux de glace qui peuvent se détacher du glacier. Louis Rousseau n’est pas d’accord avec cette comparaison, car l’ascension se planifie longtemps à l’avance. « On essaie de ne rien laisser au hasard », dit-il.

Il explique qu’il y a des techniques pour sortir des crevasses, pour inspecter les passages dangereux et qu’il y a des rapports météo de plus en plus précis. Toutefois, même les alpinistes les plus expérimentés peuvent commettre une erreur en cours de route. « La folie des sommets » peut s’emparer des grimpeurs qui arrivent très près du sommet et veulent finir à tout prix leur montée, parfois en oubliant leur condition physique et ce qui se passe autour d’eux...

Himalaya 911 est diffusé mercredi le 19 septembre à 21h.