Le collier télémétrique : un outil essentiel pour étudier la faune

Un wapiti avec un collier télémétrique.

ICI EXPLORA

Ceux et celles qui ont commencé à écouter La faune connectée sur ICI Explora auront probablement remarqué l’utilisation d’un outil particulier par les biologistes de l’émission : le collier télémétrique. Cette technologie, déployée un peu partout au Canada, est depuis de nombreuses années un atout indispensable pour les spécialistes qui travaillent auprès de la faune; elle permet de mieux comprendre les animaux et surtout de mieux les protéger.

Dans la prochaine émission de la série La faune connectée, une équipe de biologistes utilise notamment des colliers télémétriques pour suivre et étudier un troupeau de caribous au nord de Yellowknife.  

Les scientifiques expliquent que les données récoltées par cette technologie les aident à mieux comprendre les comportements du troupeau tout en leur permettant de découvrir l'étendue de son territoire. 

De tels projets de recherche existent dans chaque province canadienne, principalement pour assurer la surveillance et la bonne santé de différentes espèces.

Au Québec, les colliers télémétriques sont utilisés pour effectuer certains suivis fauniques sous la supervision du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP).

« Les colliers nous permettent de générer des indicateurs biologiques annuels, mais également de collecter des données sur des paramètres plus détaillés, comme les déplacements, l’utilisation des habitats saisonniers, la reproduction et la survie de l’espèce ou des populations. Ces informations sont essentielles pour assurer une saine gestion et la conservation des populations fauniques », explique par courriel le MFFP.

Ces colliers ne sont pas une technologie nouvelle. Ils sont utilisés sur les animaux depuis les années 70, mais ils ont beaucoup évolué. Principalement, ils sont plus légers et discrets qu'autrefois, donc beaucoup moins dérangeants pour les animaux, et ils fournissent des données de plus en plus précises aux équipes de recherche qui travaillent avec le MFFP.

Actuellement, la majorité des colliers utilisés sont équipés d’un émetteur radio VHF, d’un GPS et d’un émetteur satellitaire qui transmet quotidiennement une localisation.

Certains colliers utilisés dans différentes recherches chapeautées par le Ministère sont aussi munis de technologies pour répondre à d'autres besoins scientifiques, comme des caméras ou des détecteurs de proximité.

 

Plusieurs études sur le territoire

En ce moment, le Ministère affirme que de tels colliers sont utilisés au Québec pour des projets de recherche sur les caribous, les bœufs musqués, les orignaux, les loups, les coyotes et les ours noirs. 

Les objectifs de ces études sont souvent multiples et peuvent varier d’espèce en espèce. 

Pour les orignaux, par exemple, les colliers télémétriques sont actuellement utilisés dans le contexte d’un projet de recherche qui vise à évaluer l’effet de la prolifération des tiques d’hiver sur la survie des jeunes orignaux dans plusieurs régions du Québec.

Un ours noir avec un collier télémétrique.

Les colliers télémétriques sont aussi utilisés sur les ours noirs.

Le MFFP relève aussi dans son courriel que les colliers télémétriques utilisés sur les ours noirs dans le contexte d’une étude récente ont permis de constater que ces derniers se déplacent moins lorsqu’ils ont accès à des sources de nourriture naturelle abondantes, ce qui les rend nettement moins vulnérables à la chasse sportive.

Les progrès technologiques et la miniaturisation des composantes ont aussi permis d’adapter ces dispositifs pour les utiliser sur des espèces plus petites.

« Nous utilisons également d’autres types d’émetteurs de plus petite taille pour suivre d’autres espèces, par exemple des balises avec harnais pour les oiseaux de proie ou de petits émetteurs sur le dos des tortues. »

 

Une procédure d’encadrement

Des guides de procédures bien précis encadrent l’utilisation des colliers télémétriques avec différents animaux. Les équipes de recherche souhaitent ainsi limiter les désagréments qui pourraient être causés à un animal par le port d’un tel collier. Différents éléments sont donc pris en compte.

Le dispositif doit notamment être le plus léger possible et certaines limites sont fixées proportionnellement au poids des animaux étudiés. 

Les méthodes de retrait des colliers sont aussi variées, mais la moins invasive consiste à les décrocher par une commande à distance ou à faire en sorte qu’ils tombent naturellement au sol après un certain temps. Les spécialistes peuvent ensuite se déplacer sur le terrain pour les récupérer sans déranger l’animal.

Dans les cas où un animal réagirait mal à la présence d’un dispositif de télémétrie, par exemple s’il panique ou si des lésions apparaissent, les différents guides de procédures stipulent que le dispositif doit être retiré le plus rapidement possible.

Selon le MFFP, la technologie cherche à être moins invasive et plus adaptée aux différentes espèces. Elle continue donc d’évoluer en ce sens.

« Les colliers sont de plus en plus adaptés à la taille des espèces et à l’âge des animaux, comme dans le cas des colliers extensibles pour les jeunes. Les limites actuelles sont dans la taille et le poids du collier, qui sont principalement liées à la pile dont la taille et la capacité limitent le temps de vie utile du collier. »