5 histoires à découvrir sur les ponts de Venise

Le pont du Rialto à Venise.
crédit photo : bluejayphoto / iStock

Pour une cinquième saison, la série Reconstruire l’histoire révèle les secrets cachés de légendaires constructions humaines. L’émission revient notamment sur les origines de Venise, érigée en 421 sur une centaine d’îlots. Si jusqu’au 12e siècle, la population se déplaçait d’une rive à l'autre en bateau, la ville compte aujourd’hui quelque 435 ponts. Voici cinq faits que vous ne connaissez probablement pas sur ces bijoux d'ingénierie qui sont devenus le symbole de la cité des Doges.

 

Le pont du Rialto a d’abord été construit en bois

Le pont du Rialto à Venise
crédit photo : adisa / iStock

Le pont du Rialto a longtemps été le seul moyen de traverser le Grand Canal, reliant la rive gauche et son quartier économique à la rive droite, où se trouvait le centre politique. Pourtant, ce magnifique pont à trois voies piétonnes bordé de boutiques n’a pas toujours été aussi majestueux. Au 12e siècle, une passerelle flottante en bois est d’abord érigée, puis rapidement remplacée par un pont-levis pour permettre le passage des bateaux. Après que le pont a été détruit par un incendie et s’est écroulé plusieurs fois, notamment sous le poids de la foule, un concours est lancé pour le reconstruire, cette fois-ci en pierre d’Istrie. C’est l’architecte au nom prédestiné Antonio da Ponte qui remporte la mise, devant un certain Michel-Ange. Inauguré en 1591, le pont de 48 mètres est encore aujourd’hui l'un des monuments emblématiques de la ville. 

 

Les ponts n’étaient pas dotés de garde-corps

Le pont de Chiodo à Venise
crédit photo : Olga Khorkova / iStock

Jusqu’au 18e siècle, les ponts n’étaient en effet pas dotés de balustrades, et ce, afin de permettre aux Vénitiens et Vénitiennes d’atteindre leur bateau amarré à proximité, mais aussi pour simplifier la circulation des chevaux, utilisés à l’époque pour transporter des marchandises. Les passerelles ont peu à peu été repensées et sécurisées pour faciliter la circulation croissante des gens à pied. Au cœur de Venise, le pont Chiodo a résisté à la modernisation. Ce petit pont privé, bâti en 1697 pour permettre à la famille du même nom d’accéder à sa résidence, est le seul à ne pas posséder de parapets.

 

Un pont propice aux combats

Compétition sur le pont des Poings à Venise, oeuvre de Joseph Heintz der Jüngere
Par Joseph Heintz der Jüngere — anagoria, Wikimedia

Si ces passerelles dénuées de garde-corps étaient souvent le théâtre de combats entre bandes rivales, le pont des Poings (ponte dei Pugni) était le terrain de jeu de prédilection des Nicolotti et des Castellani. Durant plusieurs siècles, ces deux factions ennemies s’y sont affrontées, armées de bâtons aiguisés, avant que ceux-ci ne soient jugés trop dangereux et interdits. Les combats, alors remplacés par des bagarres à mains nues, ont été bannis en 1705 sous peine d’une sentence de travaux forcés ou d’un emprisonnement. 

 

La légende du pont des Soupirs

Le pont des soupirs à Venise.
crédit photo : querbeet / iStock

Le pont des Soupirs est probablement l’une des passerelles les plus connues de la planète, en partie pour son caractère romantique. Si les amoureux et amoureuses affluent du monde entier, espérant y trouver l’amour éternel, le pont n’a en fait rien de romantique. Bâti au 17e siècle, ce pont fermé pour éviter tout risque d’évasion et doté uniquement de deux fenêtres reliait en fait la salle d’interrogatoires du palais des Doges à la prison. Il était alors emprunté par les personnes condamnées qui, selon la légende, poussaient un soupir de tristesse en admirant la ville une dernière fois avant de regagner leur cellule.

 

Le pont de l’Académie, provisoire depuis 1933

Un pont à Venise.
crédit photo : adisa / iStock

Érigé en 1854 pour traverser le Grand Canal, les rives gauche et droite n’étant accessibles que par le pont du Rialto, le pont de l’Académie (ponte dell'Accademia) a rapidement montré des signes de faiblesses structurelles. Quelque 80 années plus tard, le pont métallique a alors dû être remplacé provisoirement par une structure en bois, construite en seulement 37 jours, le temps qu’un concours d’architecture soit lancé en vue de bâtir une nouvelle passerelle. Contre toute attente, ce pont temporaire surplombe encore aujourd’hui le Grand Canal. 

 

Les lundis à 20 h sur ICI Explora, la série Reconstruire l’histoire part à la découverte des mystères entourant les anciennes civilisations et les structures qu’elles ont laissées derrière elles en combinant l'investigation scientifique et l'expertise à une imagerie de synthèse inégalée.