Dans la littérature, le cinéma et les jeux vidéo, il n’est pas rare que certaines épées deviennent des objets mythiques parfois presque aussi connus que les personnages des récits en question. Que ce soit Excalibur, l’épée de Gryffondor ou le sabre laser de Luke Skywalker, ces armes et leurs propriétés ont marqué les esprits. Pourtant, cette popularité touche généralement bien peu les vraies lames légendaires de l’histoire humaine, en voici donc quelques-unes qui méritent d’être connues!
Pour en savoir plus sur les armes qui ont forgé notre histoire, La grande histoire des armes trace le portrait de ces outils de guerre qui ont marqué les champs de bataille. Les lundis à 20 h jusqu’au 31 août, découvrez ces innovations à travers différents siècles et de nombreux conflits.
L’épée de Goujian
Cette épée, qui aurait été forgée de 400 à 700 ans avant Jésus-Christ, a été découverte en 1956 lors de travaux souterrains qui ont révélé l’existence de plusieurs tombes de la dynastie Chu, dans la province du Hubei, en Chine. Selon des inscriptions sur celle-ci, elle aurait appartenu au roi Goujian, de la dynastie Chu.

La Joyeuse, l'épée du sacre des monarques de France. Photo : Siren-Com/Wikimedia Commons
Bien que ces légendes sont sans doute bien plus près du mythe que de la réalité, le vrai périple de cette épée demeure fascinant. Passant de monarque en monarque, elle a survécu à la Révolution française pour ensuite être utilisée lors du sacre de Napoléon. Ses différentes composantes ont été modifiées au fil des siècles, ce qui témoigne aussi en quelque sorte de la grande histoire de la France.
Depuis la Révolution française, c’est le Musée du Louvre qui assure la garde et l’entretien de cette lame légendaire, et il est parfois possible de la voir lors des expositions.
Curtana, l’épée de miséricorde
Curtana est en quelque sorte la sœur britannique de la Joyeuse. Tout comme la relique des monarques français, l’épée de miséricorde est utilisée lors du sacre des rois et des reines d’Angleterre depuis plusieurs centaines d’années. Cette épée du 17e siècle a notamment été sortie de son fourreau lors du sacre de la reine Élisabeth II.
Curtana, l'épée de la miséricorde. Photo : Cyril Davenport/Wikimedia Commons
Étant donné son rôle symbolique, la lame de l’épée n’est pas aiguisée et elle ne possède pas de pointe, d’où son surnom d’épée de la miséricorde. Aujourd’hui, Curtana est l’un des joyaux de la Couronne du Royaume-Uni, au côté d’artefacts historiques comme des couronnes, des pierres précieuses et plusieurs autres épées.
L’épée de Simón Bolívar
Simón Bolívar était un général vénézuélien qui a aussi été président de plusieurs pays d’Amérique latine au 19e siècle et il est reconnu comme l’un des grands leaders du mouvement qui a mené à l’indépendance de ces anciennes colonies espagnoles. Même si son épée est certainement moins vieille que les autres lames répertoriées jusqu’ici, elle possède une histoire fascinante.
Hugo Chávez, l'ancien président du Venezuela, avec l'épée de Simón Bolívar. Photo : Miguel Guttierrez/AFP via Getty Images
Cette arme fétiche est en fait presque aussi légendaire que son propriétaire; elle l'accompagne toujours sur ses portraits ou sur les nombreuses statues à son effigie, et elle a été à ses côtés jusqu’à sa mort, en 1830. Plus qu’une simple lame, elle est devenue un symbole de libération pour plusieurs pays d’Amérique latine, à commencer par la Colombie.
Après sa mort, son épée a été conservée dans son ancienne résidence de Bogota, jusqu’à son vol en 1974 par le groupe révolutionnaire colombien M-19. L’épée aurait été rendue au gouvernement de la Colombie en 1991, après avoir possiblement été la propriété du narcotrafiquant Pablo Escobar, mais un doute persiste quant à son authenticité.
En 2010, les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) ont affirmé avoir la relique en leur possession, mais le gouvernement colombien a rapidement nié la véracité de cette déclaration avant d’affirmer à nouveau d’être en possession de la véritable épée de Simón Bolívar.
Les lames maudites de Muramasa
Les personnes qui s’intéressent à l’histoire du Japon reconnaîtront sans doute le nom de Muramasa, un célèbre forgeron qui est entré dans la légende grâce à la qualité de son travail et en raison de la sombre réputation de ses armes. Dans les écrits folkloriques, il est souvent mis en dualité avec Masamune, généralement considéré comme étant le plus grand forgeron de l’histoire du Japon.
Un sabre forgé par Muramasa. Photo : Ihimutefu/Wikimedia Commons
En dehors de leur motif plutôt unique et de leur excellente qualité, la réputation des armes de Muramasa provient d’un folklore qui a grandi avec le temps. Ses créations sont souvent décrites dans les légendes comme des lames maudites, qui incitaient la violence et la soif de sang chez les samouraïs qui les utilisaient.