Attraper froid rend malade : mythe ou réalité?

Une personne se mouche, enroulée dans une couverture et assise sur son canapé.
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« Mets ta tuque, sinon tu vas tomber malade! » On a tous et toutes déjà reçu (ou soi-même prodigué) un conseil du genre lors d’une belle journée d’hiver. Ça semble logique, étant donné qu’il est beaucoup plus probable d’attraper un rhume ou la grippe pendant la saison froide. Mais la chute du mercure en est-elle vraiment la cause?

 

Réponse : En soi, l’exposition modérée au froid ne rend pas malade – ce sont plutôt les virus qui sont responsables des maladies. L’hiver s’avère cependant particulièrement propice à leur propagation pour de nombreuses raisons. 

Explication : Même sortir les cheveux mouillés et en vêtements légers lors d’une grosse tempête d’hiver ne devrait pas engendrer un nez qui coule ou un mal de gorge… tant qu’on n’entre pas en contact avec une personne porteuse d’un virus contagieux. Le principal danger est plutôt de développer une engelure ou de souffrir d’hypothermie. Ces deux problèmes de santé affaiblissent le système immunitaire et rendent l’organisme plus vulnérable à d’autres infections et maladies.

L’influenza et les rhinovirus – la famille de virus dont les symptômes s’apparentent au rhume – raffolent aussi de l’air froid et sec. La plupart d’entre eux se reproduisent surtout dans les voies nasales, où la température est naturellement inférieure (32 à 35 °C) à celle du corps (37 °C). Une étude effectuée auprès de 892 militaires en formation rapporte aussi que les participantes et participants étaient plus à risque d’infection lors des journées où l’humidité ambiante et le mercure étaient peu élevés.

 

Prévenir le rhume et la grippe en hiver

En raison du froid et du faible ensoleillement, les gens tendent à passer davantage de temps à l’intérieur en hiver. Les rassemblements sans ventilation adéquate augmentent le risque d’exposition aux virus sous forme de gouttelettes et d’aérosols.  

Pour prévenir le rhume et la grippe, il est recommandé d’adopter les mêmes précautions que lors de la pandémie de COVID-19 : se laver les mains fréquemment, pratiquer la distanciation physique, porter un masque et éviter les contacts avec des gens malades. Aux États-Unis, les Centers for Disease Control and Prevention signalent que l’activité grippale en 2020-2021 était « anormalement basse », ce qui suggère l’efficacité des mesures qui étaient alors en vigueur.

 

Y a-t-il un risque accru de problèmes cardiaques?

Et s’il fallait se soucier de son cœur plutôt que de son nez ou de sa gorge pendant l’hiver? Une étude nationale en Suède rapporte que davantage de gens subissent un infarctus lors de journées froides, venteuses, peu ensoleillées et à faible pression barométrique. Une étude américaine tire une conclusion semblable : il y a plus d’hospitalisations pour accident vasculaire cérébral (AVC) lorsque la température est basse.  

Il est cependant probable que la neige, et non le froid, soit en cause. Par le biais d’une entrevue accordée à la Fondation américaine du cœur, la cardiologue Theresa Beckie recommande aux gens sédentaires qui doivent pelleter d’importantes quantités de neige après une tempête hivernale d’y aller avec modération, parce que cette activité requiert un effort physique soudain et intense. 

C’est donc prudent de porter des vêtements chauds… mais s’il faut pelleter, mieux vaut surtout y aller mollo!