Extinction de masse : les microbes contre-attaquent

Extinction de masse : les microbes contre-attaquent

Et si une des grandes extinctions, celle d’il y a 252 millions d’années, n’avait pas été causée par une météorite ou par des éruptions volcaniques géantes, mais par un humble microbe?

Pour le géochimiste Dan Rothman, du Massachusetts Institute of Technology, c’est la signature du CO2 et du méthane sur des roches de l’époque, en Chine, qui ne colle pas. Lorsque les scientifiques avaient commencé à l’étudier, il y a une dizaine d’années, cette signature était conséquente avec un historique volcanique, mais, en raffinant les analyses, on s’aperçoit que la concentration de ces gaz, qui aurait logiquement dû diminuer après la vague d’éruptions, avait continué d’augmenter.

Dans la revue PNAS, ce géochimiste et ses collègues suggèrent donc une cause biologique : des microbes qu’ils appellent Methanosarcina, pour « producteur de méthane », et dont la croissance aurait été favorisée par le nickel rejeté en abondance par les éruptions volcaniques.

En rejetant encore plus de méthane dans l’air, ces microbes auraient contribué à la hausse des températures et à l’acidification des océans pendant une période critique d’environ 20 000 ans, au terme de laquelle 90 % des espèces de l’époque sont disparues.