Efforts insuffisants pour la 21e conférence sur le climat?

Efforts insuffisants pour la 21e conférence sur le climat?

Le 15 septembre 2015, la Maison du développement durable de Montréal et Équiterre organisaient Panel : pleins feux sur les enjeux de la COP21 à Paris. Matthieu Orphelin, porte-parole de la Fondation Nicolas Hulot pour la transition énergétique, et Steven Guilbeault, cofondateur et directeur principal d’Équiterre, ont tenté tour à tour de démystifier les enjeux de cette prochaine Conférence des parties (COP) qui se tiendra du 30 novembre au 11 décembre prochain.

D’entrée de jeu, M. Orphelin déclarait : « Il ne faut pas que COP21 soit comme le COP de Copenhague en 2009. On se rappelle que ça s’était soldé par un échec.» Les attentes pour cette prochaine conférence qui aura lieu dans près de dix semaines sont très élevées. Il souhaite y voir la signature d’un accord historique pour lutter contre les changements climatiques.

Un des enjeux principaux du COP21 est de prendre des mesures pour limiter le réchauffement planétaire à deux degrés Celcius. Pour y arriver, les pays participants devront adopter des engagements visant à réduire de 40 à 70% leurs émissions de gaz à effets de serre (GES) d’ici 2050.

À ce jour, près de 60 pays ont présenté leur plan d’action pour la 21e conférence sur le climat. D’ailleurs, la fondation Nicolat Hulot présente sur son site web un thermomètre des engagements et des financements qui dresse le bilan des contributions des États. Les engagements actuels sont insuffisants, de sorte que l’on se dirige plutôt vers un réchauffement planétaire de 3 à 4 degrés. Matthieu Orphelin ajoutait qu’ « accepter le deux degrés est déjà une défaite. Il faut maintenant s’assurer de ne pas dépasser ce seuil. »

«Si on arrêtait tout de suite d’émettre des gaz à effets de serre, on aurait une chance sur quatre de dépasser [la limitation du réchauffement planétaire à] deux degrés. » expliquait Steven Guilbeault. «Si on réduit de 50% nos émissions actuelles, on a 3 chances sur 4 de dépasser le seuil des 2 degrés.» Plus on attend, plus il sera difficile de réduire l’augmentation de la température globale de la planète.

Steven Guilbeault est confiant qu’un accord sera conclu lors du COP21, «cependant, je sais déjà que ce ne sera pas assez.» Pour clore sa présentation, le directeur principal d’Équiterre a mentionné qu’il fallait déjà prévoir l’après-Conférences des parties de 2015. Chaque ville, chaque communauté devra continuer à adapter ses infrastructures de transport, s’éloigner des combustibles fossiles, privilégier le solaire et l’éolien ainsi que les transports en commun. De plus, il a insisté sur le fait que les changements à venir devront se faire à vitesse grand V. «Il va falloir accepter de changer nos façons de faire. Ce ne sont pas seulement les panneaux solaires et les autos électriques [donc la technologie] qui vont nous aider à atteindre nos objectifs.»

Le porte-parole de la Fondation Nicolas Hulot a conclu son tour de parole en rappelant que la lutte contre les changements climatiques se doit d’être une réussite, puisqu’il n’existe «pas de planète B, donc pas de plan B.».

Pour en savoir plus

Changements climatiques : quels enjeux pour la COP 21? , vidéo de la Fondation Nicolas Hulot