Chaque semaine à Curium, Félix-Antoine Tremblay explore des thèmes scientifiques pour les décortiquer avec humour et simplicité. Pour sa prochaine émission, il s’intéresse aux sosies, à la génétique et au fait d’être biologiquement unique.
Si vous avez déjà vu une personne qui pourrait être votre sosie, ou que vous mélangez des célébrités qui se ressemblent, il faut savoir que la science permet aujourd’hui de mieux comprendre l’origine de ces traits similaires. Chaque être humain est unique à sa façon, mais certains individus qui ne se connaissent pas sont bien plus proches que d’autres sur le plan de la génétique.
Depuis 1999, le photographe montréalais François Brunelle alimente son concept « Je ne suis pas un sosie! », qui consiste à photographier des personnes qui ne se connaissent pas, mais qui se ressemblent pourtant à s’y méprendre. À ce jour, environ 250 sosies sont passés devant la lentille du photographe.
Après avoir vu ces photographies uniques, des scientifiques de Barcelone ont décidé de mener une étude afin de déterminer si la génétique peut expliquer les traits communs de ces sosies, qui n’ont aucun lien familial.
Les résultats de leur expérience parlent d’eux-mêmes : sur 16 paires d’êtres humains établis comme virtuellement identiques à la suite de différents tests rigoureux, 9 avaient une grande quantité de gènes identiques liés à l’ossature, aux propriétés de la peau et à l’apparence du visage.
Sans lien familial, ces sosies possédaient donc des particularités très similaires en ce qui concerne leur ADN, mais fait encore plus étonnant, l’étude démontre que cette ressemblance génétique va même encore plus loin : certaines habitudes de vie, des intérêts et des comportements étaient similaires au sein des binômes.
Les sosies parfaits avaient de multiples points communs, que ce soit le poids, le fait de fumer ou non, ou même le niveau de scolarité.
Les scientifiques qui ont mené cette étude reconnaissent toutefois que les résultats obtenus sont limités par la petite taille de leur échantillon, un fait qui s’explique par la difficulté de trouver des sosies sans lien familial.
Si ces recherches ne leur permettent donc pas tout à fait de tirer des conclusions fiables à ce stade-ci, elles offrent un bon point de départ pour mieux explorer le sujet.
Le rôle de la génétique sur l’apparence
Ce sont les gènes qui définissent l’apparence des êtres humains, du bout des orteils jusqu’à la pointe des cheveux. De petites variations génétiques peuvent mener à de grandes différences physiques d’une personne à une autre.
D’ailleurs, le fait d’avoir le même nez que son père, ou les mêmes yeux que sa mère, sont des exemples très communs de la transmission génétique des traits.
Les gènes sont importants pour déterminer la forme et les traits de notre visage. C’est pour cela que l’on ressemble habituellement aux membres de notre famille, puisque l’on [a en commun] des gènes.
- Anne-Marie Laberge, généticienne, en entrevue à Curium.
La couleur des cheveux, des yeux, la taille, la pilosité… rien n’échappe au pouvoir de la génétique!
Chez les jumeaux et les jumelles identiques, les gènes sont extrêmement proches sans toutefois être pareils à 100 %. Ces légères divergences génétiques sont responsables de petites différences physiques, qui peuvent devenir de plus en plus apparentes avec le temps.
À ce jour, les scientifiques ont identifié pas moins de 32 gènes qui influencent la forme des lèvres, de la mâchoire, des sourcils et du nez. Il s’agit là d’une petite parcelle des 20 000 à 25 000 gènes que l’on peut trouver chez l’être humain.
Pour en découvrir plus sur le sujet, ne manquez pas Curium, samedi à 18 h (et en rediffusion le dimanche matin à 7h) sur ICI Explora! Découvrez aussi les nombreux contenus exclusifs de la série sur la zone Jeunesse de Radio-Canada.