Un blaireau et un oiseau qui s’associent pour trouver de la nourriture, ça vous semble un scénario de film pour enfant? C’est pourtant la réalité! Le mutualisme, ce n’est pas le nom d’une banque, mais un phénomène par lequel deux espèces s’entraident sans que cela soit une condition nécessaire à leur survie.
Ça se passe où?
L’exemple le plus connu est la pollinisation. Quand un insecte butine une fleur, il se nourrit, mais il transporte aussi le pollen de cette fleur vers une autre, et permet ainsi leur reproduction.
L’entraide existe aussi entre animaux. Ainsi, notre blaireau du début trouve les nids d’abeilles en se fiant au chant d’un oiseau. Une fois parvenu au but, il détruit la cible, mange le miel et laisse à l’oiseau la cire et les larves. Chez les végétaux, on observe des relations entre champignon et racine, par exemple, où le champignon aide l’arbre à capter des sels minéraux essentiels à sa croissance. En contrepartie, l’arbre fournit la matière organique dont le champignon a besoin pour sa survie. Ce phénomène a d’ailleurs inspiré des chercheurs québécois pour la conception d’un nouvel engrais biologique.
Le plus étrange? Même l’humain est un être mutualiste. Nous avons besoin de parasites pour vivre : il y a dans notre intestin 10 fois plus de bactéries que de cellules dans tout notre organisme! Leur rôle est mal connu, mais elles sont nécessaires à notre santé. En échange, nous leur offrons le gîte et le couvert.
Attention aux escrocs
Comme dans toute relation, il y a un risque d’abus de la part de l’un des partenaires. Une recherche met de l’avant un nouveau phénomène de sanction en cas de dépassement des limites imposées par le coéquipier.
Des chercheurs ont étudié la relation entre une plante et des fourmis en Guyane. Les fourmis protègent la plante contre des insectes qui pourraient la manger. En échange, la plante loge les fourmis dans des sortes de poches formées dans ses feuilles. Jusque-là, tout le monde est content. Mais la fourmi n’est pas prêteuse, et elle tente parfois de tirer parti de la situation. Les fourbes insectes ont remarqué que lorsque la plante a moins de fleurs, elle produit plus de feuilles, donc plus de logements potentiels. Il arrive alors que les fourmis détruisent sciemment les bourgeons de leur logeuse afin de voir se décupler leur habitat! Heureusement, la plante, pas si bête, a trouvé un moyen de déjouer ce stratagème : quand trop de bourgeons sont détruits, elle crée des poches plus petites, qui ne peuvent donc pas être utilisées par les fourmis. Tel est pris qui croyait prendre!
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