5 questions pour comprendre le métavers

Rendu 3D, fond néon futuriste. Visualisation d'un homme portant des lunettes de réalité virtuelle, dispositif de tête électronique.
acomka

Comme pour plusieurs technologies, à l’origine du métavers, il y a un livre de science-fiction. L’auteur américain Neal Stephenson a imaginé le néologisme anglais metaverse dans son roman intitulé Snow Crash (Le samouraï virtuel), paru en 1992. Mais que se cache-t-il derrière le métavers, ce nouvel eldorado du web 3.0?

 

Qu’est-ce que le métavers? 

Si vous avez regardé le film de Steven Spielberg Ready Player One, sorti en 2018, vous avez une petite idée de ce à quoi pourrait ressembler le métavers. Contraction des mots « méta » et « univers », c’est une sorte de monde parallèle au monde physique, accessible par Internet. Conçu comme un environnement 3D immersif, le métavers permet aux internautes d’interagir avec les autres et leur environnement, au moyen d’avatars et d’accessoires physiques (capteurs, technologie haptique, lunettes, etc.).

 

Quel est son potentiel?

Combinant la réalité augmentée et la réalité virtuelle, le métavers est aujourd’hui présenté comme un monde dans lequel on pourra jouer, assister à un événement comme un festival de musique ou un match sportif, visiter un musée, voyager et même faire du magasinage. L’un des avantages du métavers semblerait donc de pouvoir créer des événements sans limites de places. Dans ces univers, on pourrait aussi concevoir, collectionner et échanger des pièces numériques telles des objets, des vêtements ou des œuvres, comme c’est déjà le cas avec les jetons non fongibles (JNF, ou non-fungible token, NFT, en anglais).

 

Comment cela fonctionne-t-il?

Afin d’alimenter le métavers et de développer un monde virtuel dans lequel on se déplacera en vue subjective, une intelligence artificielle (IA) sera mise à contribution. Ce système permettra également la reconnaissance d’images et la traduction en temps réel, puisque de nombreuses personnes parlant différentes langues y seront réunies.

Meta (ex-Facebook) a aussi annoncé l’utilisation d’un supercalculateur baptisé AI Research SuperCluster (RSC) pour concevoir les appareils et logiciels du métavers. Maintenant, essayez d’imaginer jouer en simultané avec 200 personnes, en 3D, en temps réel, avec une latence courte… Quand on pense aux difficultés que l’on rencontre actuellement sur Zoom ou d’autres applications du genre, le métavers paraît encore très loin.

 

Et les cryptomonnaies dans tout ça?

Le métavers pourrait fonctionner avec sa propre économie virtuelle, en utilisant la chaîne de blocs et les cryptomonnaies afin de faciliter les échanges commerciaux et d’enregistrer des propriétés virtuelles. Pour cela, il faudrait que le métavers fasse partie d’un monde décentralisé, ouvert, dans lequel les JNF seraient utilisés d’un monde à l’autre. Ce modèle semble pourtant très différent du modèle actuel prôné par Meta (ex-Facebook), qui suscite déjà l’intérêt des grandes marques
 

Quelles sont les conséquences du métavers sur notre monde?

Augmentation de la consommation électrique des centres de données, fabrication de nouveau matériel pour les internautes… Au-delà des questions techniques, économiques et éthiques, les répercussions environnementales de cette technologie sont non négligeables. De plus, on peut se demander quels effets aura cette fusion entre le monde réel et le monde virtuel sur le plan de la dépendance et de la santé mentale, sans parler de l’exacerbation des risques de harcèlement déjà bien présents sur les réseaux sociaux du web 2.0.

 

Alors, s’agit-il d’une utopie futuriste servant à connecter les gens, d’une pâle copie de Second Life ou d’une nouvelle mode qui cache une réalité mercantile? À vous de juger!