Chimie verte: de l'écorce à la crème

Chimie verte: de l'écorce à la crème

Dès la première journée du congrès de l’Association francophone pour le savoir (ACFAS), l’animatrice de l’émission Les années lumière, Sophie-Andrée Blondin, est tombée en amour avec le colloque sur la chimie des produits naturels. Pourquoi?

«Souvent on a un peu peur des colloques sur la science pure et dure. Un colloque en chimie, c’est rébarbatif. C’est un défi. J’aime ça me donner du mal!» - Sophie-Andrée Blondin

Bien qu’elle n’ait pas de formation scientifique, Sophie-Andrée a tout de même bien pu suivre les discussions du colloque. «C’est simple et bien vulgarisé. Il s’agit de regarder autour de soi et de tirer le meilleur parti de la nature», indique-t-elle.

La chimie verte consiste entre autres à isoler des molécules de plantes, de mousse et d’arbres qui, de par leurs propriétés, ont des applications bénéfiques pour la santé des humains et celle de l’environnement. Sophie-Andrée Blondin donne l’exemple de deux molécules. L’une aidant à soigner l’herpès et l’autre à combattre une maladie fongique de la vigne pour éviter l’utilisation de pesticides.

Sophie-Andrée Blondin a bien aimé le nouveau terme véhiculé lors du colloque: le «moléculome». Il représente la multitude de molécules qui habitent la forêt. Il y a des dizaines de milliers de sortes de plantes et chaque plante a des milliers de molécules. «Imaginez la quantité de molécules qu’on peut aller trouver dans la forêt du nord jusque dans la taïga», s’émerveille Sophie-Andrée Blondin.

Les scientifiques s’inspirent ainsi de la nature pour développer de nouvelles molécules. Ils explorent le potentiel pharmacologique de la forêt boréale.

«Il faut que la chimie sorte de sa zone de confort parce qu’on arrive à la limite des molécules qu’on peut créer artificiellement.» -Sophie-Andrée Blondin

Comment les scientifiques savent-ils quelle molécule extraire de quelle plante? Soit ils les analysent toutes, soit ils se basent sur des savoirs autochtones, précise l’animatrice.



Cette dernière a été particulièrement intéressée par la conférence de François St-Pierre, directeur des laboratoires et opérations de Bio ForeXtra, portant sur les ingrédients cosmétiques naturels extraits de la biomasse forestière du Québec. L’entreprise revalorise l’écorce des arbres considérée comme un déchet de l’industrie forestière. Elle extrait des molécules de l’écorce pour en faire des composés aux propriétés variées. Ceux-ci servent à produire des cosmétiques, comme de la crème qui offre une protection contre le soleil ou contre la déshydratation. Le concept c’est «la peau de l’arbre pour la peau de l’homme».

«Comme consommateur, on veut des produits de plus en plus naturels», explique Sophie-Andrée Blondin. «Si je prends mon pot de crème et je lis “écorce d’épinette noire”, je vais trouver ça plus intéressant que du “phytopytaback-de-phantamine”, que je ne comprendrai pas».

La chimie fait peur au monde. Sophie-Andrée Blondin a eu un coup de coeur pour la chimie verte, car elle rapproche la science pure de notre quotidien. «Ça nous amène dans un petit pot de crème. Ça nous touche de proche. Ça nous touche sur la peau», conclut Sophie-Andrée Blondin.

EN COMPLÉMENT
Colloque sur la chimie des produits naturels
Émission Les années lumière