Le chien de la semaine : MAXIMUS

Le chien de la semaine : MAXIMUS

Chaque semaine, nous vous présentons l'un des chiens mis en vedette dans l’émission Vies de chiens, diffusée sur ICI Explora.
Chacun d'eux a un défi à relever, pour lui-même et pour ses maîtres. L’entraîneur canin Mathieu Lavallée apporte son expertise pour les aider.

Cette semaine, nous vous présentons un Montagne des Pyrénées qui est devenu spontanément un chien aidant : Maximus!  

La problématique : un chien a-t-il vraiment besoin d'être reconnu par une institution pour être considéré comme chien aidant? 

Maximus est Montagne des Pyrénées de deux ans et demi. Son maître, Jean-Yves, l'a adopté en 2007, lorsqu'il a ressenti avoir besoin de réconfort après avoir été diagnostiqué avec un syndrome post-traumatique. Quand Jean-Yves a vu les nombreuses démarches à suivre et les conditions à remplir pour avoir recours aux services d'un chien aidant via un organisme, il a décidé de se trouver un chien par lui-même. Depuis plus de dix ans maintenant, Maximus améliore la vie de Jean-Yves... Sans qu'il soit reconnu chient aidant par un organisme.
Mathieu Laliberté se questionne alors sur le rôle du chien par rapport à des personnes qui ont certains troubles, que ce soient des troubles physiques et/ou émotifs. Il se demande aussi ce qu'est la «zoothérapie» dont on entend souvent parler sans en donner une définition claire?

C'est évident que l'on a un chien parce que ça a un effet bénéfique sur nous autres. Pourquoi le chien nous apporte-t-il tant? Pourquoi est-il si apte à nous aider? - Mathieu Lavallée

Maximus, un chien naturellement aidant pour son maître.

Qu'est-ce que la zoothérapie?

Mathieu Lavallée rencontre Régine Hétu, coordonnatrice de Zoothérapie Québec, pour avoir une définition complète de la zoothérapie:

La zoothérapie est une intervention qui peut se faire en individuel ou en groupe dépendamment des objectifs, à l'aide d'un animal familier soigneusement sélectionné et entrainé, qui va être introduit par un intervenant qualifié auprès d'une personne chez qui l'on cherche à susciter des réactions qui visent à maintenir ou à améliorer son potentiel physique, cognitif, psychologique, social, etc.» - Régine Hétu

La zoothérapie est à distinguer de la zooanimation qui est plus occupationnelle, ludique. La zooanimation est davantage dans le mieux-être, le plaisir, l'animation, le loisir. La zoothérapie, elle, est un complément à un plan d'intervention ou à un plan de soins.

Pour être zoothérapeute, Zoothérapie Québec estime que la personne doit être avant-tout un intervenant avec une expertise au niveau de l'humain, doté d'une formation en relation d'aide, en éducation ou en soins. Ensuite l'organisme propose une formation de 70 heures pour compléter l'expertise.

À noter: Attention, soyez vigilants! La profession de zoothérapeute ne fait l'objet d'aucun cadre professionnel, d'aucune réglementation. Il est fortement conseillé d'être prudent lorsque l'on décide de faire affaire avec une personne qui se dit zoothérapeute. Voici deux points utiles à vérifier selon Zoothérapie Québec: la personne connaît-elle bien son animal et ses comportements (les sons qui l'apaisent...), est-ce qu'elle a une police d'assurances dans le cadre de ses activités professionnelles?

Au-delà de la zoothérapie, qu'est-ce que la relation d'aide du chien pour l'humain?

Mathieu Lavallée s'adresse au fils du fondateur de la Fondation MIRA*, Nicolas St-Pierre, pour connaître la vision de MIRA quant à l'aide qu'apportent les chiens à leurs maîtres. L'on apprend ainsi qu'à MIRA, on n'utilise pas le mot «zoothérapie»... Parce que le chien n'est pas un thérapeute (pour qu'il y ait zoothérapie, il fait qu'il y ait un thérapeute, un intervenant, un professionnel). Par contre, le chien est un accélérateur de relations.

C'est en prenant conscience de ceci que le fondateur de MIRA, Éric St-Pierre, a eu l'idée d'offrir aux jeunes non-voyants la présence d'un chien. Pour, avant tout, briser l'isolement de ces jeunes. Le chien devient un trait d'union entre l'enfant et son environnement social. Dans ce cas, c'est l'effet qu'a le chien qui compte, mais le chien n'est pas un thérapeute. 

Ensuite, pour que le chien devienne un chien aidant, que ce soit son travail, là, il y a une sélection dans les chiens et un entraînement spécial pour que ces chiens écoutent des personnes qui sont non-voyantes, qui sont plus faible physiquement. Qu'ils deviennent des chiens guides.

* Fondé en 1981, Mira est un organisme à but non lucratif offrant gratuitement des chiens guides et des chiens d’assistance à des personnes vivant avec des déficiences visuelles, motrices ainsi qu’aux jeunes présentant un trouble du spectre de l’autisme (TSA)

Les chiens de la fondation MIRA apportent sécurité, aide et soutien à leurs maîtres.

L'aide de Maximus dans la vie de Jean-Yves

Comme le dit Mathieu Lavallée, quand une personne est aveugle, le rôle du chien aidant est évident. Mais quand il n'y a pas de troubles physiques apparents ou évidents, Mathieu constate que le chien est aussi un aidant naturel qui peut avoir un impact dans la vie de ses propriétaires. 

Avec Jean-Yves et Maximus, c'est de cette relation d'aide spontanée qu'il s'agit. Jean-Yves a eu Maximus dans sa vie en 2007. Il a ressenti ce besoin d'avoir un chien avec lui suite au syndrôme post-traumatique qu'on lui a diagnostiqué après qu'il soit revenu d'une mission militaire au Rwanda en 1994 où il a vu les horreurs du génocide.

Depuis maintenant plus de dix ans, Jean-Yves constate que Maximus lui apporte beaucoup simplement par sa présence: Maximus l'occupe, l'amène à changer ses problèmes de place, lui permet d'avoir la responsabilité de quelqu'un d'autre que lui-même (puisque Jean-Yves vit seul) et de sortir de ses moments «gris» de stress, de déprime.

      Jean-Yves, le maître de Maximus: «Ça me fait sortir de ma bulle».

Enfin, Maximus offre à Jean-Yves l'opportunité de créer des rapports humains, d'avoir un rapport social avec son environnement car les gens qui croisent Maximus, qui est très joyeux et sociable, l'aiment beaucoup et s'en approchent. Jean-Yves le dit: «Ça me fait sortir de ma bulle».

Comme le résume Mathieu après sa visite chez MIRA:

Je me rends compte que l'effet que les chiens me font, je ne suis pas le seul à le vivre. Les chiens, c'est quelque chose de merveilleux, qu'on a intégré dans nos vies et qui a un effet bénéfique, ça c'est clair. (...) C'est plus que de l'amour, c'est un besoin, ça ne finit pas - Mathieu Lavallée.

Découvrez la vraie nature de vos chiens en regardant Vies de chiens, tous les vendredis à 19 h 30 sur ICI Explora.