Pendant que l’est de l’Amérique du Nord grelottait, le reste du monde contribuait à faire du printemps 2014 l’un des plus chauds de l’histoire récente. Deux sources indépendantes viennent de confirmer que le mois de mai a battu un record.
L’Agence météorologique japonaise a été la première à l’annoncer lundi, 16 juin. Et la NASA a confirmé le 18 juin : à l’échelle de la planète, ce fut le mois de mai le plus chaud depuis 120 ans que de telles données existent. Les deux organismes utilisent les mêmes données, mais deux méthodes différentes de calcul. Un troisième organisme, l’Agence américaine des océans et de l’atmosphère (NOAA) doit dévoiler sous peu ses propres résultats.
Parallèlement, arrivent du Groenland des observations inédites, qui révèlent que, loin sous la couche de glace visible à l’œil nu, le processus de fonte est beaucoup plus agité que ce qu’on voit à la surface. Le gel et dégel trop rapide contribuerait à réchauffer les régions environnantes, expliquant pourquoi on a observé ces dernières années l’accélération de la fonte d’un glacier, mais pas de ses voisins.
L’étude, parue le 15 juin dans Nature Geoscience, pourrait probablement s’appliquer aussi à de semblables anomalies observées en Antarctique. Il y a longtemps que les glaciologues préviennent que ce qui se passe sous la surface des calottes glaciaires est sans doute plus important encore que les mesures de volume de la glace en surface, mais les données sont rares.
Ces mauvaises nouvelles arrivent alors que les météorologues se préparent à une année El Niño : si la tendance se maintient, ce phénomène atmosphérique propre au Pacifique Sud, qui affecte en retour les températures globales, pourrait se développer l’automne prochain. Or, traditionnellement, une année El Niño est caractérisée par une hausse des températures moyennes à l’échelle planétaire. Écrivant dans Slate, le météorologue Eric Holthaus se fait plus catégorique : El Niño serait déjà commencé dans le Pacifique Sud, et la hausse des températures constatée là-bas depuis la fin-mai va lentement s’accentuer cet été.