Scoop : les sites anti-vaccination désinforment. Il n’a sans doute pas fallu beaucoup d’efforts à la chercheure qui vient d’arriver à cette conclusion.
Ces sites utilisent «une quantité considérable» de désinformation —sans compter la pseudoscience et les anecdotes— est venue dire Meghan Moran le 3 novembre 2015, au congrès annuel de l’Association américaine de santé publique, tenu à Chicago. Son objectif par cette analyse n'était toutefois pas de démontrer l'existence d'une désinformation, mais d’essayer de comprendre les «stratégies» qui permettent à ces groupes d’être aussi convaincants aux yeux d’un certain public.
Sur les 480 sites analysés (incluant des pages Facebook) qui attaquent la vaccination infantile, les deux tiers continuent par exemple d’affirmer que la vaccination cause l’autisme. Au moins un tiers ne présente que des anecdotes à titre de «preuve scientifique», tandis qu’un autre tiers navigue entre l’opinion et les expériences personnelles. Lorsqu’ils citent bel et bien des études révisées par les pairs, c’est pour leur faire dire des choses qui ne s’y trouvent pas, accuse Meghan Moran, de l’Université Johns Hopkins.
L’impact réel de ces sites sur le public n’a toutefois jamais été mesuré. Certains chercheurs s’en inquiètent, en particulier depuis l’épidémie de rougeole en Californie l’an dernier, dans la mesure où on sait qu’un nombre croissant de parents se tourne vers Internet pour trouver de l’information sur la santé publique en général, et les vaccins en particulier.
Une autre des caractéristiques des sites anti-vaccin, poursuit Moran, et qui explique en partie leur succès, est leur tendance à créer des communautés —de parents ou d’utilisateurs de pratiques «alternatives»— qui, du coup, renforcent leurs pratiques en s’inspirant les uns des autres et utilisent les opinions des autres pour confirmer les leurs.
Pour en savoir plus
Why is anti-vaccine communication so persuasive?
Et sa présentation au congrès du 3 novembre 2015.