Animaux surprenants : le ver Bobbit, un terrible prédateur

Un ver Bobbit dans les eaux indonésienne.

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Tout au long de l’été, le blogue d’ICI Explora vous invite à découvrir des espèces que vous ne connaissez peut-être pas, à l’apparence ou aux propriétés atypiques. Cette semaine, on vous présente le ver Bobbit, un maître de l’embuscade qui hante les fonds marins depuis des millions d’années!

Nom scientifique : Eunice aphroditois

Habitat : Bassin Indo-Pacifique

Ce ver, que l’on trouve surtout dans les eaux tropicales entourant l'Indonésie, peut mesurer jusqu’à trois mètres de long, avec un diamètre qui dépasse rarement les trois centimètres. Il est reconnaissable par ses mandibules intimidantes et par son exosquelette qui scintille aux couleurs de l’arc-en-ciel. 

Il peut toutefois être difficile d’apercevoir le ver Bobbit, puisqu’il passe le plus clair de son temps enfoui sous le sable en attente de ses proies. Il détecte celles-ci à l’aide de cinq antennes très sensibles situées au sommet de sa tête; dès que ces dernières sont stimulées, il s'extirpe à une vitesse hallucinante de son trou pour attaquer.

Le ver Bobbit n'hésite pas à attaquer des proies bien plus grosses que lui. 

L’animal se sert ensuite de ses puissantes mandibules pour saisir sa victime. Cette morsure est si forte que les plus petits poissons se retrouvent parfois coupés en deux sur le coup. Pour les autres, échapper à cette mâchoire infernale peut être bien difficile : le ver Bobbit utilise son corps annelé pour s’accrocher aux parois de son terrier et entraîner ses proies dans le sol avec une force inouïe.

C’est d’ailleurs la morsure acérée du ver Bobbit qui a été considéré en premier lieu par le Dr Terry Gosliner lorsqu’il lui a attribué son nom. Le biologiste se serait inspiré de l’histoire – plutôt glauque – de Lorena Bobbit : en 1993, cette femme aurait tranché le pénis de son mari pour se venger des abus que celui-ci lui faisait subir.

Le corps de ce ver ressemble à celui d’un mille-pattes, mais les petites excroissances que l’on trouve sur toute sa longueur sont en fait des poils! Composés de chitine, ils sont à la fois rigides et sensibles, et c’est en grande partie grâce à ceux-ci que le ver de Bobbit peut s’accrocher si solidement à certaines surfaces.

Un ver Bobbit caché dans le sol vaseux.

Le ver Bobbit s'ensevelit dans le sol pour prendre ses proies par surprise.

Tout semble indiquer qu’il s’agit d’un animal qui n’a pas beaucoup évolué depuis des millions d’années. Selon Radio-Canada, le plus ancien fossile de ver Bobbit, une mâchoire retrouvée dans une structure rocheuse de l'Ontario, date d’il y a environ 400 millions d’années. 

Il s’agit d’une créature qui semble assez répandue, mais il est impossible d’avoir une estimation précise de sa population. Pour l’instant, le ver Bobbit ne figure sur aucune liste d’espèces menacées.


En attendant de découvrir une prochaine espèce méconnue, on vous invite à jeter un œil à la programmation animalière variée d’ICI Explora!